quinta-feira, 26 de julho de 2012

LANDRÉ 8

3) REFLEXION SUR L'ABSENCE DE TOUT FRUIT POSITIF SI L'ON NE PRATIQUE PAS LE SAINT DHARMA
Cette réflexion est menée dans le but d'induire à la pratique. Trois points seront évoqués: l'alimentation et la richesse ne servent à rien, c'est le saint Dharma qu'il faut pratiquer; les proches et l'entourage ne sont d'aucune utilité, c'est le saint Dharma qu'il faut pratiquer; la puissance et l'autorité ne sont rien, c'est le saint Dharma qu'il faut pratiquer.
a) lorsque s'annonce vraiment l'heure de la mort, aucune possession mondaine de nourriture, de richesse, de bien, etc... aussi auspicieuse soit-elle, n'est utile:
on ne peut en faire cadeau au maître de la mort pour éviter celle-ci et on ne peut non plus s'en servir comme d'une rançon. On ne peut pas non plus les emporter dans l'au-delà, car c'est tout seul et les mains vides qu'il faudra s'en aller, comme le poil qu'on extrait du beurre. Le sPyod 'Jug dit:

"Bien que l'on jouisse pendant longtemps des richesses obtenues, un jour, comme si tout nous avait été dérobé par un voleur, il faudra s'en aller nu et les mains vides."
Non seulement ces possessions ne nous serviront pas, mais en plus, si l'on ressent un fort attachement envers elles, elles nous nuiront. Le même texte dit encore:
"Ainsi l'esprit ignorant s'attache (à des objets) qui, s'il en est séparé, vont lui causer de grands tourments. Le sage ne s'y attachera pas car de l'attachement naît la peur."
b) les proches et l'entourage, même en nombre, ne sont d'aucune utilité à l'heure de la mort:
En effet, ils ne peuvent se battre contre le maître de la mort pour le forcer à abandonner sa proie. Ils ne peuvent pas non plus nous recommander à lui pour qu'il nous en exempte. Ils ne peuvent alléger en le partageant, le fardeau de la souffrance de la mort. Lorsqu'on s'en va pour le grand voyage, ils ne peuvent nous accompagner car c'est tout seul qu'il faut partir.
"Bien que tous mes amis et mes proches soient assemblés autour de ma couche, je suis seul à devoir endurer la sensation du retrait de la vie. Lorsque les messagers de gShin rJe me saisissent, ni les amis ni les proches ne peuvent rien. Seul le mérite (de la vertu) pourrait alors me protéger mais, malheureusement, je ne l'ai pas amassé." (sPyod 'Jug)
Non seulement ils ne servent à rien, mais, en plus, le poids des fautes commises en relation avec eux, me suivra et me nuira. Le même texte dit encore:
"De mon vivant, j'ai vu partir de nombreux proches aimés et d'autres que je n'aimais pas, mais le poids des fautes que j'ai commises de leur fait et pour eux, reste peser sur moi."
c) la puissance et l'autorité, de même que tout autre accomplissement habituellement recherché et apprécié dans ce monde, ne sont d'aucune utilité.
Par exemple, même le lion, roi des animaux, qui est capable d'écraser la force de l'éléphant et dont le moindre rugissement terrifie les petits cervidés qui n'osent plus alors respirer, même ce symbole de la force voit celle-ci ainsi que sa fierté, s'affaiblir et disparaître à la venue du maître de la mort qui l'emporte.
"Les lions anéantissent de leurs griffes la majesté des éléphants dont ils labourent et déchirent le crâne. De leur violent rugissement, ils terrifient l'esprit des autres êtres; pourtant, lorsque gShin rJe se présente, ils doivent se coucher, toute puissance et orgueil anéantis." (sKyes Rabs)
Non seulement puissance et autorité ne sont d'aucune utilité, mais si, en plus, on en éprouve de la vanité et de l'orgueil, le fruit de la maturation de ces sentiments nous suivra et continuera de nous nuire.
"J'ai du bien et beaucoup d'honneurs, beaucoup m'aiment... De telles pensées vaniteuses vous nuiront après la mort." (sPyod 'Jug)
En résumé, toutes ces conditions ne favorisent que temporairement la vie, mais lorsque sonne réellement l'heure de la mort, aucune substance ne peut l'empêcher, ni aucun mantra, ni aucun enchaînement de conditions favorables, ni aucune autorité ou puissance, ni aucune force ou courage, aucune richesse, ni la plus droite des conduites, ni l'habileté dans les discours, ni l'intelligence. La plus grande vitesse ne permet pas de s'enfuir et la ruse ne peut non plus tromper la mort. Il est dit dans le sKyes Rabs:
"Une personne habile est capable de tromper des êtres dans une grande assemblée. Mais aucune ruse quelle qu'elle soit, ne peut tromper gShin rJe."
C'est ainsi qu'à l'heure de la mort, rien d'autre que le Dharma ne sert. Il est dit dans le Sutra de l'Enseignement au Roi (rGyal po gSal rGyal la gDams pa):
"Grand Roi, lorsqu'arrive réellement l'heure de la mort, et que l'on est transpercé de la lance du maître de la mort, tout orgueil vous abandonne, on perd tout protecteur, tout refuge, tout proche. La maladie vous accable, la bouche se dessèche, le teint se défait, les jambes et les bras tremblent, les lèvres noircissent, les dents se serrent. On ne peut plus se lever et le souffle devient rauque; on souille son corps d'urine, d'excréments et de vomissures. Tout docteur, remède ou nourriture deviennent inutiles. C'est la dernière fois qu'on est couché dans son lit. Sombrant dans le fleuve de la roue, les aides de gShin rJe vous terrifient. Le souffle s'interrompt, la bouche et les narines restent grandes ouvertes. On abandonne ce monde pour un autre monde, on s'embarque pour un grand changement, on pénètre dans de grandes ténèbres. On tombe dans un grand précipice, le grand océan vous secoue, le fleuve du karma vous emporte. Vous vous dirigez vers une direction où l'on ne peut faire halte, vous ne pouvez décider du partage de vos richesses. On se lamente: "ô, mon père, ma mère, mes enfants". Grand Roi, à ce moment là, rien d'autre que le Dharma ne peut être un protecteur, un refuge et lui-seul peut vous servir de proche. A ce moment là, le Dharma devient le protecteur, le refuge, le support, le pays et la seule famille."
C'est donc dès maintenant qu'il faut s'efforcer à la pratique du saint Dharma vous permettant de ne pas abandonner le sentiment de l'inéluctabilité de la mort. Si maintenant, alors que mes sens sont clairs et mon corps comme mon esprit capables d'action, je ne pratique pas le saint Dharma, ce n'est pas une fois le corps vieilli, l'esprit obscurci, devenu un cadavre où seul demeure le souffle, ce n'est pas à l'heure de la mort que je le pourrai. Comme Khro Phu Lotsawa le dit:
"Ne pas pratiquer le Dharma maintenant mais attendre la vieillesse et la mort pour le faire, est comme revêtir une armure après avoir été blessé dans la bataille et se frapper la poitrine de désespoir."
Si l'on pense que la pratique du Dharma n'empêche pas la mort, il faut comprendre que la manière de mourir n'est pas la même: le pratiquant supérieur meurt dans le contentement, le pratiquant moyen meurt sans crainte et le pratiquant inférieur meurt sans regret. Il est dit dans le mDo sDe rGyan:
"Comprenant que tous les phénomènes sensibles sont comme l'illusion et comme la promenade des êtres dans divers jardins, même dans les temps d'affluence ou de pauvreté, on demeure hors d'atteinte de la souffrance due aux mauvaises pulsions."
"Mieux vaut donc enfourcher la monture de l'esprit d'éveil qui dissipe toute tristesse et fatigue et vous conduit de bonheur en bonheur. Sachant cela, qui se laisserait aller à la paresse?" (sPyod 'Jug)
Lorsque meurt une personne qui n'a pas pratiqué le Dharma, elle commence par regretter les fautes commises et de ne pas avoir pratiqué le Dharma, ensuite elle souffre de la destruction de ses fonctions vitales et finalement, elle meurt terrifiée par le maître de la mort. Le même texte dit:
"Celui qu'on emmène aujourd'hui pour lui couper les membres, est terrifié, la bouche desséchée et les yeux mornes, les traits changés. Est-il besoin de dire ce que l'on ressent lorsque, saisi par les terrifiants messagers de gShin rJe, la terreur vous emporte et vous affole?"
Comment réfléchir à tout cela? Hélas, la mort va venir, mais j'en ignore le moment. Seul le Dharma pourra m'être utile à cette heure. Pourtant, je n'ai fait qu'aspirer à des fins mondaines et me suis laissé distraire par les actes inutiles de ce monde. Tenant pour essentielles des choses dépourvues de tout fondement, je ne me suis jamais soucié du moindre Dharma prenant la mort pour préoccupation. Hélas, comment ferai-je à l'heure de la mort?"
Il faut ainsi méditer jusqu'à ce que naisse un violent renoncement et détachement ne permettant plus de supporter la situation existante. "Jusqu'à maintenant, je me suis laissé dominé par les préoccupations de cette vie; si du fond du coeur, je ne me mets pas de suite à la pratique du saint Dharma, alors, comme quelqu'un revenant les mains vides d'un endroit empli de pierres précieuses, ce serait la plus grande erreur que je pourrais jamais commettre. Il me faut absolument me mettre à la pratique du Dharma qui ne me faillira pas à l'heure de la mort. Je ne dois pas prendre de retard dans cette tâche, ni ne me laisser aller à la paresse. C'est dès maintenant que je dois commencer, et rapidement. Il me faut y mettre la même hâte que j'emploierais à éteindre un feu qui aurait pris à mes cheveux ou à mes vêtements. A l'heure de la mort, aucune nourriture, aucune richesse ni aucune possession de cette vie, de même qu'aucun ami ni aucun proche, ne pourront m'être utiles. Je dois donc rejeter, comme on rejette un crachat, tout souci d'accumuler ou de garder de telles choses. Mettant toute ma confiance dans le Lama et les trois joyaux, je ne me consacrerai plus qu'à la pratique du Dharma. Puissent le Lama et les trois joyaux qui savent, faire qu'elle imprègne mon esprit.
Il faut ainsi poursuivre cette réflexion jusqu'à ce que sa vérité soit ressentie jusqu'au plus profond de soi, et prier en aspirant fortement (à la réalisation de ces souhaits).

Dans les intervalles entre sessions, il faut maintenir sans cesse sa vigilance en pensant que la mort est inéluctable, qu'on en ignore la date et l'heure et que rien d'autre que le Dharma ne pourra nous servir à ce moment. Autrement, chaque fois que l'on voit ou entend parler de la mort d'autrui, et chaque fois que l'on voit le cadavre ou les ossements d'un animal, il faut penser que le même sort nous attend et que nul ne peut y échapper. On se détachera ainsi des préoccupations de cette vie. Chaque fois que naît une pensée mondaine, il faut l'observer avec vigilance et retrouver une meilleure disposition mentale. Il faut aussi éviter la compagnie de mauvais amis entièrement occupés par les désirs de cette vie, et savoir se contenter des circonstances favorables temporaires qui se présentent sous forme de nourriture, de vêtements ou autres. Toute pratique sera précédée de la pensée de l'impermanence qui nous stimulera. Toute pratique d'étude, de réflexion et de méditation accomplie sous le crochet de cette pensée de l'impermanence, permettra d'avancer dans le Dharma et de réussir rapidement. Ceux qui désirent la libération la garderont sans cesse à l'esprit.
III- INSTRUCTION SUR LES ACTES VERTUEUX ET NON VERTUEUX AVEC LEURS FRUITS RESPECTIFS AFIN DE CLARIFIER LA CONDUITE A TENIR OU A REJETER

Le Traité l'évoque par les mots "vision impure". En effet, on comprend que tout ce qui dans une vision impure, est perçu comme bonheur ou souffrance, ne provient que des actions vertueuses ou non-vertueuses. La vision impure comporte deux aspects: la vision illusoire et la vision karmique. La vision illusoire est la vision dualiste de la perception d'un sujet et d'un objet, alors que rien de tel n'existe. La vision karmique est un aspect de la vision illusoire: elle consiste dans la perception de divers bonheurs et souffrances tels qu'une vie courte ou longue, la richesse ou la pauvreté, etc...., parce que ces perceptions sont le fruit de divers actes vertueux et non-vertueux.
Comment le démontrer? Certains pourraient penser que puisqu'au moment de mourir, aucun bonheur ou souffrance de ce monde, ni aucun proche, ami, ou aucun de nos biens, ne nous suivront, les résultats de nos actes vertueux et non-vertueux ne nous suivront sans doute pas non plus. Ce raisonnement est erroné. Il est dit dans le Sutra de l'Instruction au Roi:
"O Roi, lorsque sous la pression du temps qui passe, s'approche la mort, ni vos richesses, ni vos amis, ni vos proches ne vous suivront. Par contre, les actes (commis) suivent la personne qui meurt, partout où elle va, comme son ombre."
"Les actes ne mûrissent pas dans la terre, ils ne mûrissent pas dans la pierre; ils ne mûrissent que dans les agrégats dont se saisit (le futur être)." (Sutra de Mdo sDe Las brGya pa ou Karma Sataka)
Ainsi, les actes que l'on a commis ne restent pas derrière soi, ils ne suivent pas d'autres êtres, ils ne disparaissent pas. Comme l'oiseau que son ombre suit même lorsqu'il s'envole dans le ciel, les actes suivent leur auteur et ils ne se dissolvent pas même durant un éon ou plus.
"Les actes commis par les êtres en possession d'un corps, ne s'épuisent pas même au terme de cent éons. Le moment et les conditions venus, ils produisent un fruit." ('Dul ba Lung ou Vinayagama)
La réflexion à ce sujet sera conduite par l'examen des trois points suivants: premièrement, produire le désir de rejeter la non-vertu par l'examen des fruits qu'elle engendre; deuxièmement, produire le désir de pratiquer la vertu par l'examen des fruits qu'elle engendre; troisièmement, transformer les actes neutres en vertus.
 
 

A- PRODUIRE LE DESIR DE REJETER LA NON-VERTU PAR L'EXAMEN DES FRUITS QU'ELLE ENGENDRE
Trois points sont à considérer, les actes de non-vertu eux-mêmes, leurs fruits et comment les éviter.
1) Les actes non vertueux
"Les actes produits par le désir, la haine-agressivité et l'ignorance sont des non-vertus." (Rin Chen Phreng ba)
Il s'agit de tous les actes des trois portes (corps, parole et esprit) commis sous l'emprise de l'attachement à soi-même et à son propre clan, de l'hostilité envers autrui et enfin, de l'ignorance envers la loi des actes et de leurs fruits. De même que toutes les feuilles, les fleurs et les fruits issus d'une racine empoisonnée, le sont aussi, de même tous les actes commis sous l'emprise de ces trois pulsions, sont des non-vertus. Si l'on veut en établir la classification, il y a les actes du corps qui sont l'acte de tuer, celui de prendre ce qui n'a pas été donné et l'inconduite sexuelle. Les actes de la parole sont au nombre de quatre: le mensonge, la calomnie, le langage fait pour blesser et le vain bavardage. Les actes de l'esprit sont au nombre de trois: l'envie, la méchanceté et les vues fausses. En tout, il y a dix actes non-vertueux.
L'acte de tuer consiste à soi-même supprimer ou induire autrui à supprimer la vie d'un autre être vivant, par le poison, le feu, les armes ou tout autre moyen.
Prendre ce qui n'a pas été donné consiste à s'approprier par la force ou la ruse, tout objet grand ou petit appartenant à autrui.
L'inconduite sexuelle consiste à avoir des relations avec une femme appartenant à autrui. Même s'il s'agit de sa propre femme, l'inconduite sexuelle consiste dans les relations avec un objet inapproprié tel qu'une parente proche jusqu'à sept degrés, les relations à un moment inapproprié tel que lors de la grossesse ou lors de la prise des voeux d'abstinence, dans un endroit inapproprié tel qu'un temple ou au vu de ses propres parents, par un orifice inapproprié tel que la bouche ou l'anus, etc...
Ainsi les textes décrivent-ils l'acte de tuer comme l'acte volontaire commis par soi-même ou par un autre qu'on a induit à agir ainsi; prendre ce qui n'a pas été donné est s'approprier soi-même la richesse d'autrui, par la force ou la ruse; l'inconduite sexuelle est de prendre la femme d'autrui ou bien d'avoir des relations avec un objet, à un moment, dans un lieu et par un orifice inappropriés.
Le mensonge est l'énoncé volontaire de paroles fausses dans le but de tromper autrui.
La calomnie est l'énoncé de diverses paroles mauvaises, fausses ou vraies, dans le désir de créer des dissensions entre les gens, qu'ils soient ou non en harmonie les uns avec les autres.
Le langage blessant est l'énoncé de paroles dont le sens vise à blesser autrui.
Le vain bavardage consiste dans les discours concernant l'écoute ou la réflexion sur de mauvaises histoires; il s'agit aussi de toutes les paroles de mauvaise inspiration, telles que les paroles de dénigrement, les chansons, les ballets, les histoires politiques, militaires ou sexuelles.
Ainsi, les écritures décrivent-elles le mensonge comme le fait de prononcer volontairement des paroles fausses dans le but de tromper autrui; la calomnie est l'énoncé de paroles dictées par les mauvaises pulsions, afin de séparer les gens; le langage blessant est désagréable, il vise à toucher et blesser autrui; le vain bavardage consiste à rapporter de mauvaises histoires; il s'agit aussi de tous les discours inspirés par les mauvaises pulsions, consistant dans le dénigrement, les commentaires sur les chansons et ballets, etc...
L'envie est le désir de s'approprier ce qui appartient à autrui.
La méchanceté est l'esprit dominé par le mal, qui désire nuire à autrui.
Les vues fausses sont le fait de ne pas croire à la vérité des trois joyaux et de la loi du karma, etc...

Ainsi les textes décrivent-ils l'envie ou convoitise comme le désir de s'approprier ce qui appartient à autrui; la méchanceté est un esprit dominé par le mal et qui cherche à nuire à autrui; les vues fausses consistent dans le fait de ne pas croire aux trois joyaux et à la loi de rétribution des actes.
2) Comment réfléchir aux fruits de ces actes?
"Des non-vertus naissent la souffrance et tous les mauvais états d'existence." (Rin Chen Phreng ba)
Chacun des actes de non-vertu porte un fruit de la maturation, un fruit en accord avec sa cause, et un fruit de la propriété.
a) Le fruit de la maturation
Ce fruit commun à toutes ces non-vertus est la souffrance des trois mauvais états d'existence, comme le dit le Rin Chen Phreng ba. Si on les détaille en fonction de la motivation guidant l'acte, les actes commis sous l'emprise de la haine-agressivité conduisent aux enfers; sous l'emprise du désir-attachement, ils conduisent aux Prétas; sous l'emprise de l'ignorance, ils conduisent aux animaux. Le même texte dit encore:
"La haine-agressivité conduit aux enfers, l'attachement conduit chez les Prétas, et l'ignorance conduit habituellement chez les animaux."
Si on les détaille en fonction de leur essence, si on commet ces dix non-vertus de façon intensive, les enfers nous attendent; de manière moyenne, ce sont les Prétas et de manière limitée, les animaux.
b) Le fruit en accord avec sa cause est double:
Il y a le fruit en accord avec sa cause, en tant qu'expérience et le fruit en accord avec sa cause en tant que tendance à la reproduire.
En ce qui concerne le fruit en accord avec sa cause en tant qu'expérience, il apparaît à celui qui devra plus tard endurer les souffrances des trois mauvais états d'existence en tant que fruit de la maturation, de même qu'à celui qui, les ayant déjà endurées, renaît maintenant au sein des états supérieurs. Celui qui a tué aura une vie courte et pleine de maladies, même s'il a obtenu une renaissance dans un état supérieur. Celui qui a volé souffrira de la pauvreté et de l'impuissance à jouir du peu qu'il a. Celui qui a eu une mauvaise conduite sexuelle aura beaucoup d'ennemis et une épouse infidèle et peu accommodante. Celui qui a menti aura beaucoup de diffamateurs, on lui parlera durement et les autres parviendront aisément à le tromper. Celui qui a calomnié aura peu d'amis et de proches, et le peu qu'il aura se détachera facilement de lui. Celui qui a usé d'un langage blessant devra supporter des discours déplaisants et verra toutes ses paroles devenir cause de querelle. Celui qui a abusé du vain bavardage ne sera pas cru par autrui, même lorsqu'il parlera la vérité. Le résultat de l'envie sera que l'esprit ne pourra pas satisfaire ses désirs et qu'il ne saura s'en contenter au cas où il les satisferait. Le résultat de la méchanceté sera un esprit de crainte constante et la peur qu'autrui vous nuise. Des vues fausses produiront la rencontre avec de mauvaises vues et donneront une faible capacité de sagesse, ou bien même une sagesse erronée. Le Rin Chen Phreng ba dit:
"Tuer produit une vie courte, voler produit la pauvreté, l'inconduite sexuelle amène de nombreux ennemis, le mensonge apporte de nombreux diffamateurs; la calomnie provoque la séparation d'avec les êtres aimés; le langage blessant oblige à supporter des discours déplaisants; parler à tort et à travers donnera une parole qui ne sera pas respectée; l'envie empêchera la réalisation des désirs, la méchanceté engendrera la peur et les vues fausses produiront encore de mauvaises vues."
Le fruit en accord avec sa cause en tant que tendance à la reproduire se décrit ainsi: après avoir commis des actes non-vertueux, et sous la force de l'habitude ainsi créée, on prend naturellement plaisir à renouveler de tels actes dans toutes ses existences ultérieures. Par exemple, celui qui, maintenant, aime tuer, obtiendra le résultat en accord avec sa cause d'une tendance à l'habitude de tuer d'autres êtres dans de nombreuses existences. Et les mêmes résultats correspondants découleront des autres actes.
c) Quant au fruit de la propriété, il est dit qu'il mûrit et porte ses fruits dans le monde extérieur où l'on naît et l'on vit.
Il est dit dans le Rin Chen Phreng ba:
"L'environnement est peu majestueux, avec de fortes tempêtes de grêle, de poussière, des mauvaises odeurs, de fortes dénivellations de terrain, une terre salée, une inversion des saisons, des fruits minuscules, ou amers ou pas de fruits du tout."
Expliquons ces résultats: tuer produit un environnement sans beauté; prendre ce qui n'a pas été donné produit un environnement sujet à la grêle et au gel; l'inconduite sexuelle produit des tempêtes de poussière; le mensonge produit une terre sale et malodorante; la calomnie produit une terre aux fortes dénivellations de terrain; le langage blessant produit une terre salée; le vain bavardage produit un changement et une inversion des saisons; l'envie produit (une terre ne portant que) des fruits minuscules; la méchanceté produit des fruits au goût amer, tandis que les vues fausses produisent (une terre) sans aucun fruit. Ainsi, ceux qui demeurent dans de tels endroits comprendront qu'il s'agit là du fruit de la propriété produit par leurs actes non-vertueux.
"Bien que celui qui commette de telles fautes, désire le bonheur, où qu'il aille, il lui faudra supporter la souffrance de ses fautes marquant (son environnement)." (sPyod 'Jug)

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