quinta-feira, 6 de setembro de 2012

LANDRÉ 9

3) Comment éviter ces actes?
"Comme l'accomplissement de mauvais actes n'apporte que la souffrance des mauvais états d'existence ou bien toutes sortes de conditions défavorables au sein des états supérieurs, dût-il m'en coûter la vie, j'éviterai désormais de commettre des fautes." C'est ainsi qu'il faut réfléchir. Le sPyod 'Jug dit:
"Des non-vertus surgit la souffrance. Jour et nuit, la seule pensée qui devrait nous occuper est de savoir comment se libérer (de ces fautes)."
Accumuler des fautes alors qu'on a obtenu une incarnation munie de toutes les conditions favorables (à la pratique), est encore plus stupide qu'utiliser un précieux récipient d'or serti de pierres précieuses, pour vider des vomissures et autres impuretés.
"Il est encore plus stupide de mal agir alors qu'on a obtenu une incarnation humaine, qu'il ne serait stupide de se servir d'un récipient d'or serti de pierres précieuses pour vider des vomissures." (bShes sPring)
Si l'on croit vrai que commettre intensivement des actes non-vertueux, conduit dans les mauvais états de renaissance, mais que l'accomplissement de petites fautes ne saurait conduire à un tel résultat, on s'illusionne. On rapporte l'histoire d'une nonne qui avait appelé ses compagnes des "chiennes" et qui dut renaître elle-même chienne durant cinq cents existences. Il y a aussi cette histoire d'un roi qui faisait habituellement offrande à de nombreux Pratyeka Bouddhas. L'un d'entre eux avait le dos tout courbé. Alors qu'il était absent, une des filles du roi avait signifié son absence en imitant sa posture et elle était plus tard renée plusieurs fois le dos courbé. Il est dit également dans le Sutra de Nges pa Dang ma Nges pa la 'Jug pa'i Phyag rGya (Niyata aniyata gati mudra avatara sutra):
"Regarder de travers et avec irrespect un Bodhisattva, est une faute plus grave encore que d'arracher les yeux de tous les hommes du Dzambuling et de dérober tous leurs biens."
Il est dit aussi:
"Si on se met en colère une fois contre un Bodhisattva, il faudra endurer la souffrance des enfers durant autant d'éons que de secondes se sont écoulées dans cet accès de colère."
Le sPyod 'Jug dit:
"Le Bouddha a déclaré que si l'on développe une mauvaise pensée à l'égard d'un tel donateur Bodhisattva, on devra alors demeurer dans les enfers autant d'éons que d'unités de temps dont a persisté cette mauvaise pensée."
Comme on ne sait pas toujours distinguer qui est un Bodhisattva, il convient de surveiller la façon dont on se comporte. Le sPyod 'Jug dit:
"Si la faute de quelques secondes peut vous conduire dans les enfers durant des éons, il n'est pas besoin de préciser que les fautes accumulées durant des existences sans nombre, ne vous conduiront pas vers les états heureux d'existence."
"Ne traitez pas les petites fautes par le mépris en pensant qu'elles ne sauraient vous nuire. La plus infime étincelle peut enflammer une montagne d'herbe." ('Dul ba Lung)
En résumé, depuis des existences sans commencement jusqu'à maintenant, il ne s'est pas passé un seul jour sans que vous n'accumuliez des fautes. Le poids de leur maturation ne sera pas supporté par un autre que vous-même. Il faut donc tout d'abord vous efforcer d'éviter toute faute, mais s'il arrive que vous en commettiez, il faut aussitôt la confesser dans un esprit d'intense regret, et prendre la ferme résolution de ne pas la renouveler. Il est dit dans un Sutra:
"Il y a deux catégories de personnes saintes, celles qui évitent les fautes et celles qui les confessent après les avoir commises."
La confession en effet est capable de purifier les actes commis. Il est dit dans le bShes sPring:
"Celui qui dans le passé, s'est montré insouciant, et qui, plus tard, devient vigilant et conscient, sera aussi beau que la lune sans nuages, tout comme dGa' bo, Sor Phreng, mThong lDan et bDe bZhin (Ananda, Angulimala, Ajatashatru et Udayana)."
Le jeune cousin (du Bouddha) Ananda était dominé par sa passion des femmes, Angulimala avait tué un grand nombre d'hommes; pourtant, tous deux, étudiant la doctrine, devinrent des Arahat (tib. dGra bCom pa). Ajatashatru (tib. mThong lDan ou Ma sKyes dGra) qui avait tué son père, un roi religieux et Udayana, qui avait tué sa mère, purent ainsi se libérer rapidement du fruit de leur faute, en s'appuyant sur la doctrine des Sugatas.
B- PRODUIRE LE DESIR DE PRATIQUER LA VERTU PAR L'EXAMEN DES FRUITS QU'ELLE ENGENDRE
Comme tout à l'heure, ce sujet comporte trois développements: premièrement, la réflexion sur les actes vertueux, deuxièmement, la réflexion sur les fruits qu'ils engendrent, et, troisièmement, la réflexion sur leur accomplissement.
1) Les actes vertueux
A ce sujet, il est dit dans le Rin Chen Phreng ba:
"Tout ce qui naît d'un esprit libre d'attachement, de haine et d'ignorance, est vertu."
Il s'agit donc de tous les actes accomplis au moyen des trois portes, dans un esprit libre d'attachement à soi-même et à son propre clan, libre d'hostilité envers les autres, et empreint de sagesse sans trace d'ignorance envers la loi de rétribution des actes. De même que toutes les feuilles, les fleurs et les fruits issus d'une racine médicinale, portent également ces mêmes propriétés, de même, tous les actes induits par cette triple motivation (absente des trois poisons), s'appellent des actes vertueux. Si l'on en établit le détail, il s'agit des trois actes du corps dont le rejet de l'acte de tuer, etc..., les quatre actes de la parole dont le rejet du mensonge, etc...., et les trois actes de l'esprit dont le rejet de l'envie, etc..., en tout, dix actes.
Quelle est leur essence respective? Il s'agit du serment fait d'un esprit libre des trois poisons, de renoncer à tuer, de renoncer au mensonge, etc..., donc de renoncer à l'ensemble des dix non-vertus. Ainsi, les actes vertueux sont-ils le fait de celui dont l'esprit formule le voeu de renoncer aux dix non-vertus.
2) Les fruits qu'ils engendrent:
il est dit dans le Rin Chen Phreng ba:
"La vertu engendre l'obtention des états heureux de renaissance ainsi que le bonheur dans toutes les existences."
Chacune de ces dix vertus porte également un fruit de la maturation, un fruit en accord avec sa cause, et un fruit de la propriété. En ce qui concerne le fruit de la maturation, tous apportent le bonheur des états supérieurs. Le même texte dit encore:
"Ce Dharma libère de la perspective des enfers, des Prétas et des animaux. Il apporte la royauté, la gloire et le bonheur au sein de l'humanité ou chez les dieux."
Si l'on pratique intensivement la vertu, une renaissance divine en sera le fruit; de manière moyenne, ce sera une renaissance chez les anti-dieux, et de manière restreinte, une renaissance humaine. Si l'on objecte alors que, lors des commentaires concernant la difficulté de l'obtention d'une incarnation munie de toutes les conditions favorables (à la pratique), on a dit que l'incarnation humaine était la meilleure de toutes, c'est vrai du point de vue de la meilleure incarnation possible pour la pratique du Dharma. Maintenant, il s'agit d'expliquer quels sont les bons et les mauvais fruits des actes commis dans les existences passées, et ces deux points de vue sont différents.
En ce qui concerne le fruit en accord avec sa cause, en tant qu'expérience, il est une vie longue pour l'abandon de l'acte de tuer, une richesse abondante pour le rejet du vol, et ainsi de suite pour les autres vertus qui produisent donc des fruits contraires aux fruits engendrés par les non-vertus précédemment décrites. Le Rin Chen Phreng ba dit:
"Les fruits décrits comme étant le résultat des actes dits non-vertueux, sont exactement le contraire des fruits de la vertu."
En ce qui concerne le fruit en accord avec sa cause, en tant que tendance à la reproduire, il est une répulsion à tuer, et ainsi de suite pour les dix actes.
Le fruit de la propriété se manifeste par une naissance dans un pays à la grande beauté, soit les dix fruits opposés à ceux précédemment décrits.
"Le mérite accumulé grâce à la vertu volontairement accomplie, vous fera honneur partout où que vous alliez." (sPyod 'Jug)
Il faut ajouter que si de tels actes vertueux ont pour préliminaire la pensée d'éveil, pour support à leur accomplissement, la sagesse qui perçoit la vacuité et pour conclusion, la dédicace (du mérite pour le bien d'autrui), ils seront alors la cause de la libération et de l'omniscience.
3) Comment réfléchir à leur accomplissement?
"Puisque ces actes procurent tant de bienfaits, je m'efforcerai donc envers la vertu sans jamais négliger les plus petites d'entre elles." Le sPyod 'Jug dit encore:
"Il est donc bien d'amasser les vertus et de les pratiquer avec dévotion. Grâce au rituel de la Bannière de Victoire du Dorjé (c.à.d. la pratique victorieuse du Vajrayana), méditez avec confiance et assurance en vous."
Pour autant que l'on se demande si de telles vertus infimes produisent un résultat quelconque, la réponse est positive. Il est dit dans le 'Dul ba Lung:
"Ne méprisez pas les petites vertus en pensant qu'elles sont inutiles, car c'est l'accumulation de petites gouttes d'eau qui emplit peu à peu un grand récipient."
Comment évaluer le poids des fautes et des vertus? Il faut considérer leur durée dans le temps: la vertu ou la faute que l'on accomplit en ayant promis de toujours le faire, ou que l'on accomplit toujours même sans avoir rien promis, porte un poids plus lourd. Celle que l'on accomplit de manière soudaine et en réaction à des circonstances particulières, a moins de poids.
La motivation est aussi à prendre en compte: l'acte qu'on accomplit dans un violent désir et qui réunit les trois parties, la préparatoire, celle de l'acte lui-même et sa conclusion, est appelé "acte provenant d'un désir de son accomplissement", et porte une grande force. Quant aux actes que l'on accomplit contre sa volonté parce que par exemple, il faut obéir à un puissant souverain ne tolérant pas la désobéissance et qui sont dits "actes provenant d'un esprit d'obéissance", de même que les actes commis sous l'effet de la prière de proches auxquels on ne peut résister, et qu'on dit "actes provenant de la supplication", ces deux sortes d'actes sont de moindre force. La finalité de l'acte importe aussi: les actes commis d'un esprit accroché à des vues fausses, comme les sacrifices d'êtres vivants dans le but d'atteindre la libération par exemple, portent une grande force, tandis que ceux commis dans un esprit de jeu ou d'amusement enfantin et qui sont accomplis dans l'ignorance, portent peu de poids.
Le point de vue de l'antidote (c.à.d. la présence ou l'absence du sentiment contraire) importe également: quelle que soit l'action vertueuse ou mauvaise accomplie, si elle n'entraîne aucun regret, que l'on demeure satisfait et réjoui de l'avoir commise, et qu'on la tienne cachée d'autrui, elle porte une grande force. Celle qui n'a pas ces caractéristiques, porte moins de force. Ainsi, il est important de ne pas se vanter devant autrui, de ses propres vertus, tandis que si l'on a commis une faute, il est important, par contre, de ne pas demeurer l'esprit satisfait; il faut dire à autrui qu'on a commis telle et telle faute et la confesser avec un regret intense.
"Après avoir accompli des actes me conduisant aux enfers, comment pourrais-je rester l'esprit en paix?" (sPyod 'Jug)
L'objet visé par l'action doit aussi être pris en compte: ainsi, l'acte vertueux ou mauvais qu'on accomplit à l'égard des champs de vertu que sont le Lama, les trois précieux joyaux, les abbés et les instructeurs du Dharma, portent une grande force. Celui qu'on accomplit à l'égard des êtres ordinaires a moins de poids. Les actes commis à l'égard des objets de respect que sont les parents, les aînés ou ceux envers lesquels on a une dette de gratitude, portent plus de force; les autres en ont moins. Si l'on fait du bien ou du mal à ceux qui sont objet de compassion, tels les malades, les faibles, ceux qui souffrent et ceux qui nous font confiance, le poids de cet acte sera plus grand. Pour les autres, il sera plus faible. Le bShes sPring dit:
"Les vertus et non-vertus accomplies dans la présence des cinq facteurs de la constance, du désir, de l'absence d'antidote, de la qualité de l'objet et de sa prééminence, portent une grande force. Il vaut mieux s'efforcer de réaliser le bonheur."
Les deux facteurs les plus importants sont ceux du champ et de la motivation. Il est dit dans le mDzod:
"Les actes marqués du champ et de la motivation sont actes aux résultats visibles."
Quant aux actes commis de manière indiscutable, mais dont les deux autres parties constituantes, la partie préparatoire et la conclusion, sont absentes, ce sont des actes accomplis mais néanmoins non porteurs de karma. En conséquence, il n'est pas certain qu'on endurera le fruit de leur maturation. Quant à ceux qui ne sont pas vraiment commis, mais dont les deux autres parties, la préparation et la conclusion, sont désirées par l'esprit, et dont on se réjouit de voir autrui les commettre, que ce soit des vertus ou des fautes, ce sont là des actes non commis mais néanmoins porteurs de karma. Le fruit de leur maturation devra donc certainement être supporté.
Du point de vue du nombre des auteurs aussi, si un acte est commis par un grand nombre de personnes en harmonie d'esprit, il aura plus de force. Commis par un seul ou de manière isolée, il en aura moins. Ainsi, si une grande assemblée de moines récite ensemble un Sutra une seule fois, il est dit que le mérite est multiplié par le nombre de tous les récitants. Si on le récite tout seul une seule fois, on n'obtiendra que le bienfait d'une seule récitation. De la même manière, si cent hommes se mettent d'accord pour tuer une personne, chacun devra personnellement porter la faute d'avoir tué une personne et la faute sera donc plus lourde. Si un homme seul, sans concertation avec quiconque, en tue un autre, la faute sera plus légère.
Du point de vue du lieu où est commis la faute, s'il s'agit d'un temple ou auprès des supports des trois joyaux (images ou statues), ou encore un endroit où se trouvent le Lama et la communauté, du point de vue du moment, s'il s'agit des quatre jours fastes de la partie déclinante ou montante de la lune (c.à.d. des deux moitiés du mois), ou lors des jours de célébration du Bouddha, ou lors des jours anniversaires des grands maîtres, etc..., dans toutes ces circonstances, les actes vertueux ou non-vertueux ont plus de poids; autrement, ils en ont moins.
Du point de vue de l'auteur, les fautes ou vertus commises par un moine ou tout autre ayant formulé des voeux de discipline, ont un poids plus lourd que celles commises par ceux qui n'ont fait aucun voeu ou qui sont de simples chefs de famille. Un Sutra déclare:
"Plus grand que le mérite rassemblé par un Bodhisattva chef de famille en offrant à un Stupa des Tathagatas des lampes à beurre emplissant tout l'Univers des Trois Mille, est le mérite rassemblé par un Bodhisattva moine qui offrirait quelques mèches trempées dans l'huile pour éclairer le vestibule d'un temple où se trouverait un Stupa des Tathagatas."
De la même façon, il y a des fautes très lourdes qui affectent plus spécialement les moines: ce sont les "quatre dharmas qui projettent dans les mauvais états à la vitesse de la flèche", les "quatre dharmas qui y conduisent rapidement" et les "quatre dharmas qui en bloquent toute sortie".
En ce qui concerne le premier de ces trois groupes de quatre, et résumant ce qu'en dit le Sutra de Byams pa Senge sGra (Maitreya Simhanada Sutra), il s'agit de:
"Pour ceux qui ont rompu leur discipline, faire usage des objets offerts avec foi; transgresser allègrement les règles alors qu'on les connaît; s'associer un jour entier avec des transgresseurs; détester la bonne fortune des autres; tels sont les quatre dharmas qui projettent dans les enfers à la vitesse de la flèche."
En ce qui concerne le deuxième groupe, voici ce qu'en dit en substance le sPyod 'Jug:
"S'enorgueillir de ses possessions et honneurs, s'enorgueillir de beaucoup d'étude, s'enorgueillir de son accomplissement dans la discipline éthique, et s'enorgueillir d'avoir beaucoup d'amis donateurs, tels sont les quatre dharmas qui conduisent rapidement aux enfers."
Quant au troisième groupe, voici le résumé de ce qu'en disent le Sutra de lTung ba sDe lNga'i lCi yang bStan pa et les autres:
"Demeurer souillé des transgressions racines, dire du mal d'un Bodhisattva, avoir de mauvais sentiments à l'égard du saint Dharma, et entretenir des vues fausses, tels sont les quatre dharmas qui préviennent toute sortie des enfers."
Les citations à ce sujet étant extrêmement abondantes, de peur que ce ne soit trop long, nous n'en avons noté que quelques unes.
Du point de vue de l'impulsion dominante, les actes commis sous l'emprise de la haine-agressivité sont plus lourds que les autres. Il est dit dans le Sutra de Nye ba 'Khor Gyis Zhu pa (Upali paripriccha sutra):
"Plus lourde que les fautes commises durant cent mille éons par un Bodhisattva entré dans le Grand Véhicule, sous l'emprise du désir, est la faute de la haine commise une seule fois contre n'importe quel être vivant."
De la même façon, il est dit aussi que l'acte de colère envers un être particulièrement éminent, commis dans l'espace d'une seconde, détruit en un instant toutes les vertus accumulées durant des centaines et des milliers d'éons. Ainsi, le sPyod 'Jug annonce-t-il:
"Les vertus accumulées durant mille éons..."
Le 'Jug pa (Madhyamakavatara) dit:
"Les vertus du don et de la moralité accumulées durant cent éons, sont détruites en une seule seconde. Il n'y a pas de plus grande faute que les actes d'impatience."
Du point de vue du but, les actes vertueux ou mauvais commis dans un but lié à autrui, ont plus de poids que ceux commis dans un but uniquement personnel. Ainsi, même si l'on accomplit une faute dans l'intérêt d'autrui, la maturation de l'acte se produira pour son auteur et les autres n'en prendront pas leur part.
"Ne commettez aucune faute dans l'intérêt d'un Brahmane, d'un moine, d'un dieu, d'un hôte, d'un père, d'une mère, d'un enfant, d'une épouse ou d'un membre de votre entourage, car personne ne partagera avec vous le fruit de la maturation dans les enfers." (bShes sPring)
"Dans cette courte vie, on voit passer beaucoup d'amis et d'autres qui ne sont pas des amis, mais les fautes qu'on a commises pour eux ou envers eux, ne s'épuisent pas, elles, et restent devant soi." (sPyod 'Jug)
En bref, il convient de mesurer la plupart des vertus et des fautes, grâce au critère principal de l'impulsion dominante, plus importante encore que l'essence de l'acte lui-même. Par exemple, il en est comme de l'acte du capitaine habile qui tua Mi Nag mDung Thung Can (afin d'éviter la mort d'un plus grand nombre d'hommes). Bien que l'acte lui-même apparaisse comme une non-vertu, comme sa motivation est extrêmement noble, la vertu ainsi acquise équivaut au mérite accumulé au cours de nombreux éons. Le seigneur Sakya Pandita dit:
"Si, d'un esprit entièrement occupé du bien des autres, on commet même les quatre fautes les plus lourdes (pour un moine, les quatre fautes les plus lourdes sont de tuer, de voler, d'avoir des relations sexuelles et de mentir, car ces fautes lui font perdre ses voeux), cette attitude qui demeure une faute pour les Auditeurs (le Petit Véhicule) constitue, par contre, une grande vertu pour les Bodhisattvas."
De la même manière, l'attitude qui consisterait à s'appliquer à la pratique de la vertu du corps, de la parole et de l'esprit, dans le but de s'attirer la confiance d'autrui afin de gagner honneurs et offrandes pour soi-même, pourrait apparaître dans l'instant comme une vertu, mais ne serait en réalité qu'une non-vertu et une telle attitude est connue comme un détournement. Elle est comparable au comportement d'un chasseur qui partirait à la chasse en ayant revêtu les habits monastiques, ou à celui d'un charlatan qui chercherait à vendre de la chair d'âne en présentant au client la queue d'un cerf. Le seigneur Sakya Pandita dit aussi:
"Comme un marchand qui ne parviendrait pas à vendre sa viande d'âne s'il ne présentait la queue d'un cerf, de la même façon, celui qui ne montrerait pas une attitude vertueuse ne parviendrait pas à tromper par ses vues erronées."
C'est ainsi que la racine de toute faute ou vertu dépendant de l'esprit de non-vertu ou de vertu qui guide l'action, il convient de s'efforcer constamment à la vertu.
"O vous qui ne craignez rien, à quoi bon en dire plus? Le sens de l'instruction essentielle bénéfique est celui-ci; maîtrisez votre esprit car le Bhagavan a justement dit que l'esprit était la racine de toute activité." (bShes sPring)
"Celui qui désire garder la discipline éthique, devra fermement contrôler son esprit. Si on ne contrôle pas l'esprit, comment pourrait-on maintenir une discipline quelconque? Un éléphant sauvage et fou ne pourrait faire autant de mal que l'éléphant du mental lâché sans contrôle et qui conduit au pire des enfers. Si l'on attache fermement l'éléphant de l'esprit par les liens de la vigilance constante, tous les risques de destruction disparaissent et toutes les vertus viennent à vous." (sPyod 'Jug)
 
 

C- TRANSFORMER LES ACTES NEUTRES EN VERTUS PAR LA REFLEXION
Cette réflexion sera menée par l'énoncé de trois points: réfléchir à ce qu'ils sont, deuxièmement, réfléchir qu'ils sont dépourvus de fruit et, troisièmement, les transformer en vertus.

1) Ce qu'ils sont:
Ce qu'on nomme des actes neutres ne sont ni des vertus ni des fautes. Il s'agit des actes de se déplacer, de dormir, de s'assoir, etc... c'est à dire des actes requis par la vie quotidienne. Il s'agit donc des actes du corps, de la parole et de l'esprit qui ne sont motivés ni par les trois poisons des mauvaises pulsions décrites plus haut, ni par leurs contraires.
 

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