quinta-feira, 26 de julho de 2012

LANDRÉ 7

B- LES IMMENSES BIENFAITS QUE PROCURE UNE TELLE INCARNATION
Il est bien certain que sous de nombreux aspects, il est très difficile d'obtenir un corps humain avec toutes ces précieuses conditions, mais quel est le profit que l'on peut en espérer? Si on réussit, les bienfaits de cette existence humaine seront plus grands encore que si l'on était entré en possession d'un joyau exauçant les souhaits. Si on prie un tel joyau, il se peut qu'on obtienne quelque réussite mondaine. Par contre, si on pratique le Dharma en tirant profit d'une existence pourvue de toutes ces conditions favorables, on peut dès lors, non seulement réussir dans tous les domaines de cette vie, mais surtout, on peut espérer obtenir une renaissance future dans les états supérieurs, ou bien le Nirvana (Au-delà de la Souffrance) auquel aspire le véhicule inférieur, ou bien même l'incomparable éveil.
"Celui qui l'obtient peut traverser l'océan des naissances successives et semer la graine de vertu pour le sublime éveil. Ayant obtenu cette incarnation humaine dont les qualités sont plus précieuses encore que celles d'un joyau exauçant les souhaits, qui donc pourrait envisager de la gaspiller?" (sLob sPring)
Le sPyod 'Jug dit aussi:
"Celui qui a obtenu cette opportunité de réaliser le sens de la vie d'un homme..."
Le terme sanskrit désignant homme est Puruksha; il signifie pouvoir ou force. Donc, le sens de la vie munie des conditions favorables, d'une personne de moindre puissance, sera l'obtention d'une renaissance humaine ou chez les dieux; pour une personne de force moyenne, il sera la libération, et pour une personne de force supérieure, il sera le pouvoir d'obtenir l'omniscience. Les autres incarnations n'ont-elles pas ce pouvoir? Elles ne l'ont pas; en effet, de manière générale, les fautes ou les vertus accomplies sous l'état humain ont plus de force. Parmi l'état humain, celles des hommes du continent de Dzambuling (c'est à dire notre terre) ont plus de poids car il s'agit là de la terre de l'accumulation du karma. Et les actes qui ont le plus de force sont ceux des humains pourvus de toutes les conditions favorables.
"La voie des humains à la grande force mentale, capables de guider les autres êtres en s'appuyant sur le chemin des Sughatas, n'est pas à la portée des dieux, ni des Nagas, des Yakshas, des Gandharvas, des Détenteurs de la Connaissance, de Mi'am ci ou de lTo 'Phyes." (sLob sPring)

En tant qu'incarnation permettant la pratique du saint Dharma, l'incarnation humaine munie de toutes les conditions favorables est bien supérieure à toute autre incarnation au sein des six états d'existence. Lorsqu'on a obtenu cette précieuse incarnation humaine munie des conditions favorables, qui est si difficile à obtenir et dont les bienfaits peuvent être si grands, si on ne pratique pas alors véritablement le saint Dharma, il n'est pas sûr du tout que l'on pourra de nouveau obtenir une telle opportunité dans le futur.
"En vous appuyant sur ce vaisseau de l'incarnation humaine, traversez donc le grand fleuve de la souffrance. Comme il sera difficile d'obtenir à nouveau un tel vaisseau par la suite, ne vous endormez pas dans votre ignorance!" (sPyod 'Jug)
Si l'on pense ne pas pratiquer véritablement le saint Dharma dans la présente incarnation, mais au moins se contenter d'éviter de commettre des fautes, et ce, dans l'espoir d'obtenir ensuite une nouvelle incarnation humaine et de se mettre alors à la pratique, on se trompe grandement. En effet, bien que maintenant l'on évite toute faute importante, on ne peut être certain de ne pas avoir par le passé dans tout le cycle de ses vies, accumulé des actes conduisant à une renaissance ultérieure dans les enfers. Telle peut en effet être la destinée pour la vie suivante. Comment pourrait-on être sûr de renaître dans les états supérieurs? Le même texte dit:
"Si une seule faute peut nous conduire dans les enfers de l'Infinie Souffrance durant un éon, comment les fautes accumulées depuis un temps immémorial au sein de la roue nous conduiraient-elles vers les états heureux?"
Le Dharma qu'il convient de pratiquer doit être une pratique en accord avec les paroles des Victorieux; ce ne doit pas être un Dharma des apparences ou de la bouche seule avec le coeur n'aspirant qu'aux désirs de cette vie. Un Dharma des apparences ne saurait nous assurer de trouver plus tard les conditions favorables, et il ne nous assurerait même pas une incarnation humaine. Si nous n'obtenons pas une telle incarnation, aucune autre incarnation ne nous permettra de pratiquer les pures vertus, et en conséquence, nous serons condamnés à endurer la souffrance durant de longs cycles. Le sPyod 'Jug dit:
"Mes actes actuels ne m'assureront même pas une incarnation humaine. Si je ne l'obtiens pas, ma destinée ne sera alors faite que de fautes, elle sera sans vertu."
"Il sera difficile d'obtenir de nouveau les conditions favorables; il est très difficile d'obtenir la venue d'un Bouddha; il est difficile de renoncer au fleuve des pulsions négatives. Hélas, la souffrance m'attend et pour longtemps!"
En bref, j'ai obtenu ce corps humain aux précieuses conditions, si difficile à obtenir; j'ai rencontré la doctrine du Bouddha, qu'il est si difficile de rencontrer; alors que maintenant, j'ai la possibilité de mettre en pratique la voie profonde de l'essence de la doctrine, si je ne donne pas un sens à mon obtention de ces conditions favorables, c'est comme si, étant parvenu dans un pays plein de joyaux, j'en revenais les mains vides. Il n'y a pas de plus grande erreur que je pourrais commettre pour me tromper moi-même. Le sPyod 'Jug dit encore:
"Si, ayant obtenu de telles conditions favorables, je n'en profite pas pour m'entraîner à la vertu, je ne pourrais pas me tromper plus moi-même. Rien ne serait plus stupide que cela."
Comment réfléchir à tout cela? Hélas, depuis un temps immémorial jusqu'à maintenant, je n'ai fait que prendre et reprendre naissance dans la roue. Contre ma volonté, j'ai dû endurer nombre de souffrances. Si je continue à ne pas être capable de traverser ce grand océan de la roue, les quatre grands fleuves de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, m'attendent pour m'emporter. Je n'aurai plus alors la possibilité de me libérer de la gueule du monstre des pulsions négatives. Quoi qu'il arrive, il me faut me libérer de ce grand océan de la souffrance au sein de la roue. Pour parvenir à l'autre rive de l'océan de la roue, il me faut utiliser le vaisseau des conditions favorables. Je connais maintenant la cause de l'obtention de ces conditions, je sais quel en est le nombre, et quelle en est l'essence. De ces différents points de vue et de bien d'autres encore, ces conditions sont difficiles à obtenir. Les posséder est bien plus précieux encore que posséder le joyau exauçant les souhaits. Si je réussis, je pourrai aisément obtenir la libération et l'omniscience. Une telle incarnation est bien supérieure à toute autre existence au sein des six états. Moi qui, maintenant, ai pu obtenir à peu près ce qu'on appelle ces conditions favorables, je m'en vais les utiliser pour le bien durable de toutes mes existences futures. Je vais m'efforcer de me libérer de l'océan de la roue, je vais m'efforcer de saisir un bout de la voie de libération. Si maintenant dans cette incarnation, je ne puis donner un sens à mon obtention de ces conditions favorables, je ne suis même pas sûr d'obtenir de nouveau une existence humaine. Je m'en vais donc m'efforcer de donner tout leur sens à ces conditions favorables.
Voilà ce qu'il faut penser du fond du coeur et il faut prier pour qu'un tel espoir se réalise.
C- LA REFLEXION QUANT AU CARACTERE EPHEMERE DES CONDITIONS OBTENUES
Un Sutra dit:
"Nobles moines, penser à l'impermanence est faire offrande aux Bouddhas. Penser à l'impermanence est l'enseignement même des Bouddhas. Penser à l'impermanence est la pensée bénie des Bouddhas. Nobles moines, de toutes les empreintes, celles de l'éléphant sont les meilleures (les plus grandes); de tous les sentiments, celui de l'impermanence est le meilleur."
Ainsi, la pensée de l'impermanence apporte d'immenses bienfaits: elle permet de contrôler le désir des objets, elle est l'aiguillon de l'effort, elle est l'antidote à la souffrance et elle est l'alliée permettant de comprendre la vacuité ultime.
Comment permet-elle le contrôle du désir des objets? Par la méditation de l'impermanence, on comprend qu'on ne peut durablement poser son esprit sur aucun objet extérieur ou intérieur et ainsi, il n'y a rien que l'on vienne à désirer très violemment.
Comment est-elle l'aiguillon de l'effort? Sachant que l'heure de la mort demeure une incertitude, cette pensée est d'abord la cause de l'entrée dans le Dharma. Plus tard, elle ramène sans cesse l'esprit dans la direction du Dharma et, finalement, elle aide à imprimer dans le continuum mental, le véritable Dharma bénéfique à l'heure de la mort. Si on ne comprend pas l'impermanence, et même si on pratique un Dharma des apparences, on demeure comme un laic ayant indûment endossé des vêtements de moine. Si on ne comprend pas l'impermanence, et bien qu'on se proclame pratiquant du Dharma, comme tous les efforts sont dictés par l'espoir d'une récompense dans cette vie, on est pris par l'aspiration envers les honneurs ou la nourriture et les richesses. Tous les efforts dans l'étude, la réflexion et la méditation, sont uniquement tournés dans la direction d'une réussite mondaine. Si, au contraire, on comprend l'impermanence, on est alors comme le bon coursier que le cavalier cravache et celui qui n'avait pas le Dharma, entre dans la doctrine, le dernier des pratiquants devient moyen, le moyen devient bon et le bon devient extrêmement bon. L'extrêmement bon devient alors Bouddha.
Comment la pensée de l'impermanence est-elle l'antidote à la souffrance? Celui qui comprend que tous les composés sont impermanents n'est même pas envahi par la crainte de la souffrance de la mort. Que dire donc des plus petites souffrances? Il s'agit ainsi là du moyen le plus efficace pour se libérer de la souffrance.
Comment cette pensée est-elle l'alliée pour la compréhension de la vacuité ultime? En effet, si tous les phénomènes existaient réellement de par leur nature propre, ils ne seraient pas soumis au changement. Or, comme sous l'effet de diverses conditions et actions, on les voit constamment se transformer, on comprend qu'ils sont dépourvus de toute essence propre réelle. Le maître Byams pa (Maitreya) dit:
"Le sens de l'impermanence est que rien n'existe; il est que tout ce qui est né doit aussi se défaire."
Comment y réfléchir? Trois points seront évoqués: en réfléchissant à la certitude de la mort, on abandonne la saisie d'une permanence. Deuxièmement, en réfléchissant à l'incertitude de l'heure de la mort, l'esprit ne se projette plus si loin dans le futur et, troisièmement, en réfléchissant sur l'absence de tout fruit positif si on ne pratique pas le Dharma, on se met à pratiquer.
1) REFLECHIR A LA CERTITUDE DE LA MORT
La réflexion va être ici menée par la discussion de trois points:
puisqu'après la naissance, il est impossible de demeurer pour toujours en vie, on est soumis à la mort. Deuxièmement, comme le corps est impermanent, il est soumis à la mort, et troisièmement comme la vie est impermanente, elle est soumise à la mort.

a) Puisqu'après la naissance, il est impossible de demeurer pour toujours en vie, on est soumis à la mort:
Tout d'abord, on se trompe en pensant bien certain qu'il faille pratiquer le saint Dharma lorsqu'on a pu obtenir une incarnation humaine munie de toutes les conditions favorables, mais qu'on peut le faire sans hâte car on a tout le temps nécessaire devant soi. C'est en effet dès maintenant et avec toute l'intensité requise, qu'il convient de commencer la pratique. On ne peut se permettre de prendre son temps ou de pratiquer de manière nonchalante, car la mort est certaine.
"C'est la mort qui se trouve au bout de toute naissance. Avez-vous déjà vu, entendu dire ou douté que quelqu'un, que ce soit sur cette terre ou dans les états supérieurs, puisse échapper à la mort après être né?" (Mya Ngan bSal ba ou Shoka vinodana)
En effet, personne ne peut prétendre avoir jamais vu quelqu'un qui, une fois né dans ce monde, y demeure éternellement sans jamais mourir. Personne n'a jamais non plus entendu rapporter un tel évènement digne de foi et personne n'a jamais pu avoir aucun doute sur la certitude de la mort. Il est donc certain que la mort attend tous les êtres après leur naissance et elle viendra sûrement. C'est ainsi que lorsqu'on est entré dans la matrice maternelle, et sans que l'on ait la possibilité de prendre un autre chemin, on est aussi entré sur la voie qui nous rapproche du maître de la mort. Il est dit dans le sKyes Rabs (Jataka):
"Dans ce monde, le soir même de l'entrée dans la matrice, et sans possibilité d'y échapper, on commence à se rapprocher à toute vitesse du maître de la mort."
Afin de faire savoir aux êtres que si l'on naît, il faudra aussi mourir, les êtres suprêmes qui ne sont plus soumis aux naissances et aux morts sous l'effet d'un mauvais karma, montrent tous, après leur naissance, l'apparence du trépas. Il est bien certain que nous, qui sommes enchaînés par nos actes et nos mauvaises pulsions, ne saurions échapper à ce sort.
"Si même les fils des Bouddhas, les Bouddhas Solitaires, les Bouddhas Parfaits, les Auditeurs, si tous abandonnent leur corps, il va de soi que les êtres ordinaires ne sauraient l'éviter." (Mya Ngan bSal ba)
C'est ainsi que nulle part, il n'existe de lieu où l'on échappe à la mort après être né, ni de région, que ce soit sous la terre, sur la terre ou au-dessus d'elle, qui échappe à l'emprise du maître de la mort.
Le même texte reprend:

"Même le plus puissant des ermites possédant les cinq perceptions supranormales et pouvant voler haut dans le ciel, ne saurait trouver de terre échappant à la mort."
Il est dit dans le sKyes Rabs:
"Où que l'on demeure, on ne saurait trouver un endroit qui ne soit pas soumis à la mort. Il n'en existe pas dans le ciel, ni non plus dans les profondeurs de l'océan, ni non plus dans aucune montagne."
En résumé, soyez convaincus qu'à partir du moment où vous avez dû renaître dans un corps sous l'effet de votre karma et des mauvais actes passés, la destinée qui vous attend ne peut être autre que la mort.
b) Il faut réfléchir que la mort vous attend car le corps est dépourvu de tout fondement:
"Hélas, les composés sont impermanents. La naissance est aussi annonciatrice de la mort. Né, il faut mourir. Mieux vaut donc aspirer au bonheur de l'apaisement." (Tshoms ou Udana varga)
De manière générale, les objets composés que causes et conditions amènent à l'existence, sont soumis à l'impermanence et peuvent aussi se défaire en un éclair. On ne peut donc durablement y reposer son esprit. En particulier, même cet univers solide et dur de montagnes, de continents et d'océans, issu de la force du karma collectif des êtres accumulé depuis un temps extrêmement long, se consumera finalement un jour en une langue de feu et sera réduit en poussière, le ciel devenant vide. Il va donc de soi que mon corps très faible que même les plus petites causes et conditions peuvent troubler, est destiné à disparaître.
"Si même la terre, les montagnes, et l'océan doivent se consumer sous la brûlure de sept soleils, et disparaître en poussière, il va sans dire que la destruction attend le corps humain si faible." (bShes sPring)
De plus, si même le corps de Dorjé (ou corps indestructible) des Bouddhas orné de toutes les marques et qualités, et qui prend forme à partir de l'accumulation sans limite du mérite, si même ce corps montre l'apparence de l'impermanence, il en va certainement de même pour notre corps sans fondement et producteur d'illusion trompeuse.
"Si même le corps de Dorjé orné de toutes les marques et qualités, est impermanent, il en va de même pour ce corps semblable à la bulle d'eau et au "bois d'eau" (sorte de bambou dont la floraison entraîne la mort) dénué d'essence." (Mya Ngan bSal ba)
Ainsi, il vous faut penser avec force que ce corps sans fondement que vous chérissez tant, un jour, sera brûlé par le feu et transformé en poussière, ou bien jeté dans un cours d'eau et dévoré par des animaux qui ne laisseront que des déchets, ou bien desséché sous la chaleur du soleil, ou bien détruit par un grouillement d'insectes, ou bien emporté et dispersé par le vent, ou bien pourrissant sous terre en une boue putride, ou bien dévoré par les animaux.
"Sachez que le sort final de ce corps sans fondement est d'être réduit en poussière, jeté, desséché, transformé en déchets, réduit en une boue putride et dispersé." (bShes sPring)
 
 

c) Il faut réfléchir que la mort est certaine car la vie est impermanente:
De manière générale, si on comprend que tous les composés peuvent en un éclair être détruits par l'impermanence, il est aisé d'admettre que la vie humaine aussi est impermanente. Il est dit que la vie humaine s'écoule plus vite que toutes les autres. Pour illustrer cela d'un exemple, le temps est fort court que mettrait un homme très rapide pour attraper en plein vol les flêches lancées dans les quatre directions par un archer habile, et ce, avant qu'elles ne retombent sur le sol. Et bien, il est dit que la vie des Prétas qui se déplacent sur la terre, est plus courte. Plus courte encore est la vie des Prétas qui se meuvent dans le ciel; plus courte encore est la course du char du soleil et de la lune; plus courte est la vie des dieux puissants, et la vie humaine s'écoule encore plus rapidement. Si la vie s'en va donc à ce rythme chaque instant, quelle ne va pas être sa rapidité à s'épuiser au cours des années, des mois, des jours et des minutes. Tout le temps qui s'est écoulé depuis ma naissance jusqu'à ce jour, depuis l'année dernière jusqu'à cette année, depuis hier jusqu'à aujourd'hui, est un temps qui raccourcit d'autant ma vie. La vie ne peut que diminuer et rien ne contribue à l'allonger. La mort est donc une certitude inévitable. Le sPyod 'Jug dit:
"Le jour ni la nuit ne peuvent cesser de s'écouler, et la vie décroît continuellement. Rien ne pouvant contribuer à la rallonger, comment donc pourrais-je échapper à la mort?"
Nous allons illustrer ce propos d'analogies: la vie humaine est comme l'eau d'une cascade au flanc d'une montagne escarpée, elle est comme le prisonnier attendant d'être tué, elle est comme le poisson pris dans le filet et comme le bétail entré à l'abattoir.
L'eau qui coule d'une cascade sur le flanc d'une montagne escarpée coule très rapidement, comme si l'eau venant après craignait de ne pouvoir rattraper celle d'avant. De la même façon, la vie s'écoule très rapidement, comme si le moment d'après voulait rattraper celui d'avant, et la mort survient alors. Le rGya Cher Rol pa dit:
"Les trois sphères sont impermanentes, pareilles aux nuages d'un ciel d'automne, pareilles au spectacle de la danse de naissance et de mort des êtres. La vie humaine est comme un éclair dans le ciel, elle passe rapidement tout comme l'eau d'une cascade de montagne escarpée."
Il ne s'agit là que d'exemples de grande rapidité, mais l'écoulement de la vie humaine est en fait, encore bien plus rapide.
Elle est comme le prisonnier attendant d'être tué: comme un condamné à mort attendant son exécution, que viennent saisir les bourreaux et que chaque pas qu'il fait alors rapproche de sa mort, chaque année, chaque mois, chaque jour, chaque minute qui passe, nous rapproche de la mort. Il est dit dans le Tshoms:
"La vie humaine ressemble au pas du prisonnier qui le rapproche sans cesse de sa mort."
Elle est comme le poisson pris dans un filet: tous les poissons qui se font prendre dans les filets que tirent les pêcheurs sur de grandes étendues, se font tuer l'un après l'autre, sans qu'aucun n'en réchappe. De la même manière, nous naissons dans l'eau de la roue, et pénétrons dans le filet des renaissances jeté par les pêcheurs des mauvaises pulsions. Parvenant jusqu'à la bouche du maître de la Mort, la seule issue est la mort. Le sPyod 'Jug dit:
"Pris dans le filet jeté par les pêcheurs des mauvaises pulsions, et parvenant à la bouche du maître de la Mort, comment continuer à ignorer (celle-ci)?"
La vie humaine est pareille à la condition du bétail mené à l'abattoir: lorsque les animaux destinés à l'abattage, pénètrent dans cette enceinte sans autre issue possible, et bien qu'ils voient leurs compagnons se faire tuer l'un après l'autre, les survivants ne semblent penser à rien d'autre qu'à se frapper ou à manger. Pourtant, finalement, ils se font tous tuer les uns après les autres jusqu'au dernier. De la même manière, nous naissons dans l'abattoir des naissances et nous ne cessons de voir nos proches et nos bien-aimés se faire tuer par les bourreaux du maître de la mort. Pourtant, nous ne considérons pas que le même sort nous attend, et nous intéressons à ce qu'ils (nos proches) laissent derrière eux dont nous puissions jouir, poursuivant dans l'insouciance toutes nos activités comme de boire, nous nourrir ou dormir, etc... Finalement, les bourreaux du maître de la mort nous détruisent de manière soudaine. Le sPyod 'Jug dit:
"Ne voyez-vous donc pas comme tous vos proches se font tuer les uns après les autres? Vous qui dormez sous le regard du maître de la mort, vous êtes pareils aux buffles devant le boucher, dont toutes les issues sont bloquées. Comment pouvez-vous prendre plaisir à manger et à dormir?"
Comment réfléchir à cela? Hélas, je n'ai pas le pouvoir de demeurer longtemps dans ce monde et la mort est un sort inévitable. Dans ce monde, tous ceux qui sont nés sont également morts, tous ceux qui vivent maintenant vont mourir et tous ceux qui naissent maintenant devront aussi mourir. Pourquoi donc serais-je le seul à échapper à ce sort? Si le Bouddha qui n'est pas soumis aux naissances et aux morts sous l'effet de mauvais actes, et qui est la lumière de ce monde, montre lui-même l'apparence du passage dans l'Au-Delà de la Souffrance, et si les êtres suprêmes eux-mêmes abandonnent leurs corps de maturation karmique en exemple pour autrui, comment pourrais-je avoir la certitude de ne pas mourir, moi qui suis enchaîné par les mauvais actes? En outre, tous ces éléments solides et fermes de l'univers, tels que les montagnes, les continents et les océans, apparus de l'immense diversité des actes des êtres, disparaîtront un jour sans laisser de trace, réduits en poussière. Si même le corps de Dorjé orné des marques et des qualités (des Bouddhas), issu de la réunion de centaines de mérites, n'est pas permanent, comment mon corps dépourvu de fondement, creux et sans substance le serait-il? Ainsi, ce corps impermanent que je tiens pour permanent, ce corps dépourvu de fondement que je tiens pour substantiel, un jour, sera consumé par le feu et réduit en cendres, ou bien jeté dans un cours d'eau et dévoré par les poissons ou autres carnivores; il sera placé au pied d'un mur et desséché, ou bien dévoré par les insectes qui laisseront une enveloppe vide; enterré sous terre et transformé en une boue putride, ou bien exposé dans un cimetière et dévoré par les oiseaux et les bêtes fauves. Hélas, le moment viendra inévitablement, ce moment qui apparaît pour tous, où l'impermanence essentielle du corps se révélera.
Si en réfléchissant ainsi, la conviction de l'impermanence et de la mort n'apparaît toujours pas, il faudra alors poursuivre la réflexion de la manière suivante: Me voilà maintenant avec un corps libre de maladie ou de souffrance morale, entouré de tous mes proches et de mes amis, jouissant d'une bonne nourriture, d'habits et d'un logement, prêt à m'installer pour longtemps dans cette vie et ne parlant que de cette perspective. Bien que je ne pense pas à la mort, elle viendra pourtant sans prévenir et anéantira soudainement toutes les préoccupations de cette vie, me forçant à tout laisser derrière moi. Mes proches ne pourront plus me voir, et je ne pourrai même plus les entendre, car nous serons séparés définitivement. Il est certain que viendra ce moment où je devrai m'en aller, seul, vers un lieu inconnu, solitaire et effrayant. Maintenant, au soir de ma vie, il me faut prendre la mort en sérieuse considération et pratiquer le pur Dharma qui me servira au moment ultime et qui s'imprimera dans mon continuum mental. Que le Lama et les trois joyaux qui savent, puissent faire qu'il en soit ainsi. Il convient de prier de cette façon de tout son coeur.
Dans les intervalles entre les sessions de méditation, on pourra réfléchir au sens énoncé dans le Sutra de l'Instruction au Roi (rGyal po la gDams pa'i mDo ou Rajavavadaka Sutra), et qui est le suivant:
Lorsqu'au milieu de ses proches et de son entourage, on est engagé dans une conversation plaisante, il est bon de se rappeler ceci: maintenant, me voilà avec mes proches et mes amis bien-aimés, mais viendra inévitablement le jour où je serai définitivement séparé d'eux.
De la même manière, en prenant un repas, on se dira: me voilà en train de manger toutes sortes de nourritures délicieuses, mais viendra inévitablement le jour où plus aucune boisson ni nourriture ne me plairont et où plus aucune alimentation ni aucun remède ne m'aideront, et il me faudra mourir.
En revêtant de beaux habits, on pense: me voilà maintenant vêtu de ces beaux atours, mais viendra inévitablement le jour où je me retrouverai enveloppé d'une mauvaise étoffe malodorante et où je serai jeté au loin.
En chevauchant une belle monture, on réfléchit: me voilà maintenant sur ce beau coursier, mais viendra inévitablement le jour où un triste croque-mort m'emportera.
Assis sur un siège confortable et plaisant, on se dit: me voilà maintenant assis sur ce coussin confortable et plaisant, mais viendra inévitablement le jour où je serai jeté dans un trou sombre.
C'est ainsi qu'il convient de méditer de toutes sortes de façons, jusqu'à la naissance de l'intime conviction que la mort nous attend.

2) REFLECHISSEZ A L'INCERTITUDE DE L'HEURE DE LA MORT AFIN QUE L'ESPRIT NE SE PROJETTE PLUS SI LOIN DANS LE FUTUR
Trois aspects vont être évoqués: comme la vie n'a pas de durée définie, l'heure de la mort demeure incertaine; comme les conditions provoquant la mort sont nombreuses, l'heure de celle-ci reste incertaine; comme les conditions favorisant la vie sont rares, l'heure de la mort demeure incertaine.
a) Comme la vie n'a pas de durée définie, l'heure de la mort demeure incertaine:
Tout en réfléchissant à la mort sous ses différents aspects, certains se trouvent sûrs de la venue ultime de la mort au terme de plusieurs années, mais ils pensent pouvoir se consacrer à réaliser leurs objectifs de cette vie durant la première partie de celle-ci, tandis qu'ils en dédieraient la dernière partie au Dharma. Certains pensent accumuler des provisions pendant l'année présente, puis ensuite, se mettre à la pratique du Dharma. Pourtant, on ne peut être sûr que tout se passera selon ses plans, et on ne sait pas ce qui viendra en premier, de la partie finale de la vie ou de l'existence suivante. On ne sait pas si on verra l'année prochaine avant la vie suivante. De la même manière, on demeure ignorant de ce qui adviendra d'abord, de la vie suivante ou du mois suivant, ou même de la vie suivante ou du jour suivant. Il est dit dans le Tshoms:
"On ne peut avoir l'assurance que demain viendra avant la vie suivante. Il vaut donc mieux se préparer à la vie suivante qu'au seul lendemain."
A ce sujet, il est dit dans le mDzod:
"Ici, la durée de la vie est incertaine; elle peut être de dix ans ou beaucoup plus longue."
Bien que la vie humaine ait une durée définie dans les trois autres continents, la vie des hommes du continent de Dzambuling (continent généralement assimilé à notre terre) n'a aucune durée précise. Certains meurent après une courte vie dans la matrice maternelle, d'autres meurent sitôt nés ou sitôt qu'ils parviennent à se traîner sur le sol, ou dès qu'ils savent marcher, ou à peine entrés dans l'âge adulte, tandis que d'autres meurent la vieillesse atteinte. Le Tshoms dit:
"Certains meurent au sein de la matrice, d'autres à peine nés, ou sachant à peine se traîner, ou alors qu'ils savent déjà marcher; certains meurent vieux et d'autres, jeunes. Certains meurent en pleine force de l'âge. Ils tombent un à un, comme un fruit mûr."
Ainsi, je ne puis absolument pas être sûr que ma vie s'épuisant aujourd'hui, je ne m'en vais pas mourir ce soir.
"Vous ne pouvez même pas demeurer dans la tranquillité mentale venant de l'assurance de ne pas mourir aujourd'hui. Par contre, il est certain que le jour de votre mort va venir." (sPyod 'Jug)
b) Comme les conditions provoquant la mort sont nombreuses, l'heure de la mort demeure incertaine:
En effet, le corps se trouve facilement privé de vie. Le maître de la Mort est sans pitié et, finalement, les causes de mort telles que les maladies ou les attaques des esprits nuisibles (Tib.gDons, sorte d'être nuisible à l'origine de maladies ou d'attaques subites), sont nombreuses. En raison de tout cela, l'heure de la mort est incertaine.
Le corps se trouve facilement privé de vie: même s'il lui reste un certain capital de vie, il n'est pourtant pas sûr de pouvoir en jouir dans son intégralité. En effet, les obstacles s'opposant à la vie sont nombreux et variés et le corps se trouve facilement privé de vie. Il est semblable par exemple, à la flamme d'une lampe à beurre dans le vent. Bien que la flamme soit capable de brûler jusqu'à ce que le beurre et la mêche soient entièrement consumés, sous l'effet du vent qui l'empêche de brûler, elle peut s'éteindre soudainement. Le sLob sPring dit:
"Comme la langue de feu de la lampe à beurre, soufflée par un vent violent, il n'est même pas sûr que cette vie dure un moment."
Si on pense à la facilité avec laquelle le corps peut se trouver privé de vie, on se sent émerveillé de pouvoir se réveiller au sortir du sommeil, et de pouvoir inspirer après avoir expiré. Il est dit dans le bShes sPring:
"La vie est confrontée à de nombreux obstacles, comme la flamme de la lampe à beurre dans le vent. Si elle est plus éphémère encore que la bulle d'eau, quel miracle que d'inspirer après avoir expiré, ou se réveiller au sortir du sommeil!"
Deuxièmement, comme le maître de la mort est sans pitié, l'heure de la mort reste incertaine: le maître de la mort, pris de compassion à mon égard, ne va sûrement pas penser laisser vivre ce cher malheureux qui n'a pas terminé tout son travail; il ne va pas penser lui accorder encore un peu de temps parce qu'il n'est pas malade, il ne va pas avoir de telles pensées. Au contraire, comme le chasseur poursuivant sa proie, il n'a d'autre pensée que de tuer au plus vite. Le sPyod 'Jug dit:
"On ne peut faire confiance au maître de la mort, qui ne se préoccupera pas de savoir si vous avez ou non fini. Malade ou pas, on ne peut être sûr de cette vie qui peut soudainement s'éteindre."
Troisièmement, comme les obstacles tels que les maladies ou les attaques de esprits nuisibles sont nombreux, l'heure de la mort reste incertaine: on meurt sous l'effet du bouleversement des éléments extérieurs et intérieurs, on meurt sous les attaques d'esprits malins qui vous nuisent, et on meurt sous l'effet des perturbations causées par d'autres esprits nuisibles tels que les dieux mâles ou autres.
En ce qui concerne les éléments extérieurs, on peut mourir enseveli sous terre à la suite d'un mouvement de terrain, ou emporté par les eaux, ou brûlé par le feu, ou encore poussé dans un précipice par le vent.
Quant aux éléments intérieurs, les maladies du phlegme dues à la terre, les maladies de froid dues à l'eau, les maladies de fièvres dues au feu et les maladies comme celle de "l'air dans le coeur" etc..., dues à l'air, toutes peuvent causer la mort.
Quant aux attaques d'esprits malins, il existe quatre-vingt mille sortes d'esprits malins cherchant sans cesse à nuire, et qui peuvent ravir le souffle des êtres, leur éclat et leur rayonnement.
Les esprits nuisibles tels que les dieux mâles et autres, peuvent parfois être bénéfiques si on leur plaît, mais si on leur déplaît, ils sont plus de trois cent soixante espèces à pouvoir nuire et provoquer de nombreuses morts.
Autrement, on meurt dans les querelles avec des ennemis, on meurt trompé par ses proches, on meurt de nourriture impropre, de remèdes néfastes, on meurt étouffé par ses vêtements, sous la vengeance de serviteurs, on meurt frappé par des bêtes domestiques ou dévoré par des bêtes fauves. Bien qu'on se chérisse personnellement plus que tout au monde, certains pourtant provoquent eux-mêmes leur propre mort, en se transperçant d'une lame ou en se jetant dans le vide.
En bref, il n'existe aucun être ou aucun objet extérieur ou intérieur dont on puisse être sûr qu'un jour, il ne causera pas notre mort. En effet, ils ont déjà provoqué la mort d'autres êtres et je ne saurais donc être sûr qu'ils ne provoqueront pas la mienne.
 
 

c) Comme les conditions favorisant la vie sont rares, l'heure de la mort demeure incertaine:
Certains penseront qu'il existe au contraire un grand nombre de moyens favorisant la vie, tels que des rituels, des remèdes, des aliments etc... Quelquefois, il est vrai que de tels moyens peuvent éviter une mort précoce, lorsque tous les éléments de celle-ci ne sont pas réunis, c'est à dire lorsque l'un des trois ou deux des trois éléments - la vie, le karma et le mérite - ne sont pas totalement épuisés. Lorsque ces trois éléments se trouvent épuisés et que l'heure a sonné, aucun de ces moyens ne peut plus rien contre la mort et il se trouve au contraire des situations où ils viennent même à provoquer celle-ci.
"Les causes de mort sont nombreuses, les causes de vie existent à peine et quelquefois, elles provoquent même la mort. Mieux vaut donc toujours pratiquer le Dharma." (Rin Chen Phreng ba ou Ratnavali)
Quelques uns qui espèrent vivre encore, penseront: "maintenant, je suis jeune, sans maladie et jouissant d'une bonne alimentation ainsi que de bons vêtements, etc... Aucun ennemi ni esprit malin ne cherche à me nuire, je ne vais donc pas mourir si vite." Mais la jeunesse ne peut vaincre la mort, car on voit des nouveaux nés mourir avant des vieillards courbés marchant avec une canne. Il est dit dans le Tshoms:
"De tous les nombreux êtres qu'on voit le matin, certains ne seront plus là le soir. De tous les nombreux êtres qu'on voit le soir, certains ne seront plus là le matin suivant. Beaucoup d'hommes et de femmes dans la force de l'âge, viennent à mourir. Comment donc penser que la jeunesse puisse constituer l'assurance de demeurer en vie?"
La bonne santé ne peut non plus vaincre la mort car on voit des êtres en bonne santé mourir soudainement avant d'autres qui sont malades depuis des années.
La possession de conditions favorables telles qu'une bonne alimentation ou de bons vêtements, etc... ne peut non plus vaincre la mort. En effet, on voit des riches possédant tout le nécessaire en fait de nourriture et de richesse, mourir avant des miséreux qui doivent, le matin, chercher leur nourriture du matin, et, le soir, se préoccuper d'obtenir celle du soir.
L'absence d'ennemis ne peut non plus vaincre la mort, car l'on en voit qui ignorent même le sens du mot ennemi, mourir avant d'autres entourés d'ennemis dans toutes les directions.
L'absence d'attaque de la part d'esprits malins ou d'esprits nuisibles, ne peut non plus vaincre la mort. En effet, on voit beaucoup d'êtres dont l'équilibre mental est normal, mourir avant d'autres dont tous les actes sont mauvais du fait d'une conscience perturbée et confuse en proie à l'attaque d'esprits nuisibles. Le sPyod 'Jug dit:
"Bien que ce jour, je sois libre de maladie, que j'aie nourriture et que je sois libre de toute attaque nuisible, chaque moment de cette vie est une illusion trompeuse, et ce corps n'est qu'une image éphémère."
Ainsi, si toutes ces conditions ne parviennent pas à vaincre la mort pour autrui, je n'ai aucune raison de penser qu'elles le pourraient pour moi. Si je regarde les choses en détail, je n'ai même aucune certitude de ne pas mourir ce soir, et ni moi ni autrui n'avons aucune raison crédible, pour demeurer l'esprit en paix.
Comment réfléchir à tout cela? "Hélas, depuis l'heure de ma naissance jusqu'à maintenant, je me suis laissé distraire durant toutes ces années, et maintenant, voici que je me suis rapproché de l'heure de ma mort. Nous autres, hommes du Dzambuling, n'avons aucune certitude sur la durée de notre vie. Bien qu'il puisse me rester quelque temps à vivre, il y a aussi beaucoup de morts avant l'heure. Nombreuses sont les conditions faisant obstacle à la vie et ce corps se trouve facilement privé de vie. Le maître de la mort qui est le principal fauteur d'obstacle à la vie, est sans pitié et il n'existe aucun lieu libre de ces obstacles où il soit possible de se réfugier. Chacun de ces obstacles peut à lui seul provoquer la mort et je ne suis pas du tout sûr de ne pas me trouver confronté à de telles circonstances. Ainsi, il n'y a aucun moyen de savoir si je vais mourir aujourd'hui ou demain, et si je meurs maintenant, je n'ai encore pratiqué aucun Dharma qui puisse me servir à l'heure de la mort. Hélas, que va-t-il m'arriver lorsque sonnera celle-ci? A partir d'aujourd'hui, dans cette partie finale de ma vie et alors que je ne connais pas l'heure de ma mort, je vais laisser derrière moi tous ces objectifs mondains dépourvus de fondement et vais désormais m'engager dans la pratique du saint Dharma seul utile à l'heure de la mort. Puissent le Lama et les trois joyaux qui savent, faire que le Dharma utile à la mort s'imprègne dans mon continuum mental."
Ainsi faut-il comme précédemment réfléchir et prier. Dans les intervalles entre sessions, il faut éviter de tomber sous l'emprise des préoccupations liées aux activités du jour ou du lendemain, mais au contraire, s'efforcer de garder constamment une intense vigilance et toujours agir et penser comme si l'on devait mourir aujourd'hui. Ainsi s'efforcera-t-on à la vertu.
 

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