terça-feira, 24 de julho de 2012

LANDRÉ 3

IV- LES BIENFAITS DE LA PRISE DE REFUGE
On décrit ces bienfaits comme étant illimités. Entre autres avantages, le refuge est la source assurant la naissance des voeux reliés aux étapes suivantes de la voie.
"Si le mérite tiré de la pratique du refuge avait une forme visible, les espaces célestes seraient un récipient trop petit pour la contenir." (Sutra)
On se réjouira donc de la manière suivante: "En bref, dans tous les mondes des dieux, impossible de rien trouver qui soit de plus puissants et éminents protecteurs que le sont ces trois joyaux. A partir d'aujourd'hui, j'ai trouvé là les plus excellents des protecteurs."
V- LES REGLES DU REFUGE
"Dans le seul but de favoriser la réalisation de leurs objectifs terrestres, les êtres mondains doivent s'abstenir d'aller contre les désirs ou les lois des puissants. De plus, il leur faut, bien souvent, s'attirer leurs bonnes grâces. Moi qui aspire à la réalisation de l'éveil ultime, il est essentiel que je m'abstienne donc d'enfreindre les commandements des trois joyaux qui en sont les maîtres."
Les règles communes à l'ensemble des trois joyaux sont la nécessité de fréquenter de saintes personnes, et autres actions bénéfiques... S'agissant des règles particulières qui concernent le Bouddha, prendre refuge dans les Bouddhas implique de ne plus se prosterner devant des déités profanes mondaines. Prendre refuge dans le Dharma implique de renoncer à nuire aux êtres vivants. Prendre refuge dans la Communauté demande de renoncer à fréquenter des amis adeptes de mauvaises doctrines. En outre, il convient de ne jamais abandonner le Dharma, même pour sauver sa propre vie, et moins encore contre la promesse d'une récompense. Que maladies ou peines surviennent, il convient de ne jamais tourner le dos aux refuges.
Au lever comme au coucher, on se prosternera devant les supports des trois joyaux. Lors des repas, on se conformera aux paroles du maître Atisha:
"Divisez la nourriture en quatre parts; la première part -la plus pure- sera offerte aux déités, puis on offrira des gâteaux rituels en abondance aux Protecteurs du Dharma. On prendra ensuite soi-même sa part de nourriture et de boisson. Ce qui restera sera enfin offert à tous les esprits élémentaux."
En procédant de la sorte, on offrira donc une part de nourriture aux Lamas, Yidams, trois joyaux, Protecteurs du Dharma et divinités de richesse. Afin de respecter les paroles du Bouddha, on présentera également une part à la démonesse Throma ('Phrogma appartient à la catégorie des Yakshas) et à ses enfants, ainsi qu'aux esprits ayant droit aux offrandes.
"Ce corps humain doit être utilisé au mieux". (sPyod 'Jug)
Se nourrissant de façon modérée et en accord avec le Dharma, prendra la résolution de consacrer en toutes circonstances son corps à la vertu. Le restant de nourriture sera offert aux esprits y ayant droit.
Le texte du sPyod 'Jug conseille:
"La nourriture sera offerte aux affamés, à ceux qui sont privés de protection ainsi qu'à ceux qui pratiquent les austérités."
Ayant ainsi agi, il y aura lieu de dédier la vertu recueillie en formulant le voeu qu'elle soit la fontaine de bienfaits immédiats et de bonheur ultime pour tous. Tout en s'entraînant de cette façon, même dans les plus petits détails, on s'efforcera de toujours placer sa confiance dans les trois joyaux sans jamais douter un seul instant de la réussite. En effet, de par sa connaissance transcendante, le Bouddha connaît toutes les voies s'accordant aux différents tempéraments des êtres. Il possède la compassion qui permet de les éloigner du mal et de les établir au contraire dans la bonne voie. Il possède également le pouvoir suprême dû à son accumulation du mérite et de la sagesse transcendante ainsi que la force de son voeu pour le bonheur des êtres. Il est donc à même de protéger ceux qui obéissent à ses commandements.
"Si par le passé, je ne suis pas parvenu à me libérer du Samsara, c'est parce que j'ai manqué de foi envers les trois joyaux et que je n'ai pas suivi leurs commandements. Ceci n'est pas imputable à un manque de compassion de leur part."
"De même qu'une semence gâtée ne produira rien même si le roi des dieux faisait tomber la pluie en abondance, de même les infortunés n'ayant pas amassé le mérite nécessaire ne ressentiront rien de bon à la venue du Bouddha". (mNgon rTogs rGyan)
"Si, dès aujourd'hui, on ne s'applique pas avec la plus grande persévérance (à la vertu), on tombera de plus en plus bas. Bien que d'innombrables Bouddhas se soient manifestés pour accomplir le bien des êtres, je n'ai pas su profiter de leur oeuvre de salut à cause de mes fautes". (sPyod 'Jug)
En bref, il est fort incertain que je puisse parvenir à la réalisation de mes espoirs de par mes seuls efforts ou ma seule astuce qui ne s'appuieraient pas sur la confiance dans les trois joyaux. Quand bien même y parviendrais-je pour un temps, la réussite ne peut en être assurée définitivement. Il est donc essentiel de s'en remettre aux trois joyaux avec la plus grande confiance.
 
 

L'ENSEIGNEMENT PRINCIPAL
Afin de mettre l'enseignement principal en pratique, trois points seront évoqués: les instructions concernant la vision impure en vue de produire le renoncement au monde, les instructions concernant la vision de l'expérience en vue de produire de nobles aspirations et enfin les instructions sur la vision pure permettant le développement d'une grande joie.
 
 

CHAPITRE I
LES INSTRUCTIONS CONCERNANT LA VISION IMPURE AFIN DE PRODUIRE LE RENONCEMENT AU MONDE
Ces instructions se divisent en trois parties: la première instruit des maux liés au Samsara afin de produire le renoncement, la seconde, en vue de produire l'effort nécessaire, insiste sur la difficulté d'obtenir un corps muni de toutes les conditions favorables à la pratique, et la troisième partie traite de la loi de rétribution des actes mauvais ou vertueux, afin d'éclairer la conduite à suivre.
I- LES INSTRUCTIONS CONCERNANT LES MAUX LIÉS AU SAMSARA, AFIN DE PRODUIRE LE RENONCEMENT
Le Traité (Traité Racine de Birwapa) fait référence "aux êtres vivants" dans la souffrance.
En effet, si on examine la nature des êtres vivants, on comprend que nul n'échappe à la souffrance. Ceux qui désirent cependant échapper définitivement à la souffrance et parvenir à l'Au-delà de la Souffrance, (traduction littérale du terme Nirvana) doivent d'abord rejeter tout désir du Samsara. Afin d'y réussir, ils doivent être convaincus des maux liés au Samsara. Ils doivent comprendre, grâce à l'enseignement de leur saint Lama, que tout ce qui est du domaine du Samsara est de la nature de la souffrance.

Djetsune Rinpoché (Trapa Djialtsène, rJe bTsun Rin po che Grags pa rGyal mTshan) enseigne cette vérité dans ses chants:
"Afin de réaliser le Nirvana, il faut s'efforcer de rejeter tout désir à l'égard des trois sphères. Pour rejeter tout désir envers les trois sphères, il faut s'efforcer de réfléchir aux maux liés au Samsara."
"La sphère du désir est imparfaite, la sphère de la forme aussi est imparfaite et également imparfaite est la sphère du sans-forme. Seul le Nirvana est dépourvu de défauts." (Sutra)
"Il n'y a pas de bonheur au royaume des cinq états d'existence, de même qu'un objet sale ne peut sentir bon. La souffrance y est partout tout comme elle est présente dans le contact avec le feu, les armes ou l'ingrédient dit "sel chinois". (le maître mGon po Byams pa)
Si l'on s'interroge sur la souffrance, les défauts et les maux que l'on rencontre dans le Samsara, le Sutra Dran pa Nyer gZhag (Smrytupasthana Sutra) en donne cette description:
"Dans les enfers, les êtres subissent le feu des enfers, les Prétas subissent les affres de la faim et de la soif, les animaux s'entredévorent, les humains peinent à assurer leur subsistance et les dieux se perdent dans l'insouciance. Il n'y a pas même la valeur d'une pointe d'aiguille de bonheur dans le Samsara."
Dans la réflexion sur toutes ces souffrances, il convient de produire du chagrin à l'évocation de la souffrance des souffrances, puis, à l'énoncé de la souffrance du changement, il faut rejeter l'attachement et enfin il faut produire le désir de la libération à l'évocation de la souffrance des productions mentales.
A- LA SOUFFRANCE DES SOUFFRANCES
Djétsune Rinpoché enseigne dans ses Chants:
"La souffrance des souffrances est celle qu'on ressent dans les trois plus mauvais états d'existence. L'évoquer dans ses détails donne la chair de poule. Si elle venait à tomber sur moi, il serait impossible de la soutenir. Quelle misère que ceux qui ne s'appliquent pas à la vertu et dont les actes, au contraire, ne préparent qu'aux mauvais états de renaissance."
"La souffrance des souffrances est celle que l'on trouve dans les trois mauvais états; elle ressemble à celle qu'éprouve le lépreux lorsque sa chair se met à bourgeonner sur une plaie existante. A y réfléchir, comment la supporter? Pensez-y et abstenez vous de tout acte contraire à la vertu." (Réponse à Pra sTon)
Afin d'examiner en détail cette souffrance, nous allons évoquer celle des enfers, puis celle des Prétas et enfin celle des animaux.
1) LA SOUFFRANCE DES ENFERS
Elle est de trois sortes, celle qui affecte les enfers froids, celle des enfers chauds et enfin, celle des enfers dits avoisinants et autres.
a) Les Enfers Froids
Ils sont au nombre de huit qui se nomment: Enfer de la Chair Bourgeonnante, Enfer de la Chair Bourgeonnante qui Crevasse, Enfer Grelottant, Enfer des Lamentations, Enfer des Claquements de Dents, Enfer de la Fleur Oupala, Enfer de la Fleur de Lotus et Enfer de la Fleur de Lotus qui se Crevasse Entièrement.
L'Enfer de la chair bourgeonnante
Cet enfer se trouve être un lieu ceinturé d'une guirlande de montagnes neigeuses. Le sol est une grande plaine de glace où tourbillonne une tempête incessante de flocons de neige qui vous transpercent de froid. L'endroit n'est pas même éclairé de la lueur des étoiles et on n'y a pas le moindre morceau d'étoffe permettant de se réchauffer. Le damné que ses actes passés destinent à ce lieu, y naît tout seul spontanément d'une naissance miraculeuse, avec un corps de taille pleinement développée. Sous l'effet de la sensation du froid qu'il y subit, sa chair se met à bourgeonner d'une infinité de cloques.
L'Enfer de la chair bourgeonnante qui crevasse
Ici, la sensation de froid est vingt fois plus intense que dans l'enfer précédent. Toutes les cloques crèvent en laissant s'écouler du sang et de la lymphe qui gèlent instantanément.
L'Enfer grelottant
Cet enfer est si froid qu'on y grelotte et y gémit constamment.
L'Enfer des lamentations
La sensation de froid étant encore plus intense que dans l'enfer précédent, on s'y lamente sans cesse.
L'Enfer des claquements de dents
Le froid encore plus vif provoque un claquement des dents incessant et le corps se rigidifie.

L'Enfer où la chair crevasse comme une fleur Oupala
C'est un enfer où le froid encore plus vif fait bleuir la peau et la fait se crevasser.
L'Enfer où la chair crevasse comme une fleur de lotus
Ici, le froid encore plus vif fait que la peau se trouve emportée en lambeaux par la tempête de neige et le damné se retrouve tout rouge, la peau à vif qui continue pourtant à se crevasser.
L'Enfer où la chair crevasse entièrement comme une fleur de lotus
Dans cet enfer, le corps subit les mêmes épreuves que précédemment avant de se crevasser en cent et mille morceaux. Les organes internes sont mis à vif et se crevassent également.
Le maître Tsandra Gomi s'exprime à ce sujet:
"Un vent sans égal vous transperce jusqu'à l'os; tout le corps tremble et la peau s'en va en lambeaux. Des centaines de cloques qui crèvent, apparaissent des êtres qui vous transpercent de leurs armes et font couler votre sang et votre lymphe."
Quelle est la durée de vie dans ces enfers?
"La durée de vie dans l'Enfer de la chair bourgeonnante équivaut au temps qui serait nécessaire pour vider une barrique pleine de sésame en en retirant un grain tous les cent ans. Chaque enfer dure ensuite vingt fois de plus que l'immédiatement précédent." (mDzod ou Abhidharma Kosha)
Il faut préciser ici que la barrique de sésame en question est le récipient contenant quatre-vingt mesures (ou Khal) de sésame de la variété dite Bre bo en usage au pays de Magadha. Le temps passé à la vider en extrayant un grain de sésame une fois toutes les cent années humaines, équivaut à la durée de vie dans l'Enfer de la Chair Bourgeonnante. Chacun des sept enfers suivants dure vingt fois plus longtemps que le précédent. Ainsi l'Enfer de la Chair Bourgeonnante qui Crevasse équivaut à la durée de vingt fois l'Enfer de la Chair Bourgeonnante. Par rapport au premier de ces huit enfers, l'Enfer Grelottant dure quatre cent fois plus longtemps, l'Enfer des Lamentations dure huit mille fois plus, l'Enfer des Claquements de Dents dure cent soixante mille fois plus longtemps, l'Enfer de la Fleur Oupala dure trois million deux cent mille fois plus, l'Enfer de la Fleur de Lotus dure soixante quatre millions de fois plus et l'Enfer de la Fleur de Lotus qui Crevasse Entièrement dure un milliard deux cent quatre-vingt millions de fois plus longtemps. Cette estimation de la durée de ces enfers n'est qu'approximative. Si on la calculait avec plus de précision, on obtiendrait des durées encore bien supérieures, car il est dit dans un Sutra:
"Si par exemple, moines, on emplissait à ras bord une barrique du Magadha pouvant contenir quatre-vingt mesures de sésame et qu'on en extrayait ensuite un seul grain tous les cent ans afin de la vider, le temps total passé à cette tâche est relativement court. Je ne saurais dire que la durée de vie dans l'Enfer de la Chair Bourgeonnante est aussi courte. "
Le Sutra poursuit ensuite en annonçant que chacun des enfers dure vingt fois plus longtemps que le précédent.
Comment mener la réflexion sur ce sujet? Il faut d'abord prier sincèrement les refuges en préliminaire, puis songer ainsi:
"Hélas, depuis un temps immémorial jusqu'à maintenant, j'ai erré dans toutes sortes de renaissances au sein de la roue. J'ai sans cesse dû affronter le cours incessant de la souffrance. Ce serait supportable si je pouvais me dire que les souffrances subies appartiennent désormais au passé et qu'à présent, plus la moindre d'entre elles ne m'affectera. Malheureusement, et ce jusqu'à ce que l'illusion d'un sujet et d'un objet ne se dissipe, je devrai renaître contre mon gré, dans les six états d'existence où je serai de nouveau en proie à toutes sortes de sensations douloureuses. Que faire alors? Que ferais-je donc si demain matin, je devais renaître dans ces enfers froids dont on vient tout juste de décrire l'apparence, les conditions et la durée?"
Se remémorant dans leur détail les conditions de vie dans ces enfers, il faudra ainsi poursuivre la réflexion:
"Moi qui maintenant sous cette forme humaine, ne puis même pas un seul jour, supporter la plus petite sensation de froid, comment donc pourrais-je soutenir la souffrance de ces enfers froids si elle devait tomber sur moi? Je ne puis aucunement être certain qu'une telle douleur ne sera pas mon lot. Tous les jours et plusieurs fois par jour, je tombe sous l'emprise de la colère et de l'agressivité qui sont les causes d'une telle renaissance. Si une telle souffrance m'échoit et que je ne puis la supporter, que va-t-il se passer? La seule chose à faire pour éviter une telle situation est de me mettre dès maintenant à la pratique d'un saint Dharma authentique, antidote à la souffrance."
Réfléchissez-donc ainsi dans la profondeur de votre coeur. Le Dharma qu'il convient de pratiquer n'est pas n'importe quoi de votre fabrication, il doit être en accord avec la doctrine des Victorieux et doit provenir d'une lignée de transmission ininterrompue. Vous penserez:
"J'ai maintenant la chance insigne de pouvoir mettre en pratique ce précieux enseignement du Lamdré, et il me faut absolument y parvenir. Puissent l'omniscient Lama et les trois joyaux m'y aider!"
Si on le souhaite, on peut réciter les trois stances de la prière des refuges (voir plus haut le paragraphe concernant la manière de prendre refuge) commençant par les mots "bLama mChog Dang...." En toutes circonstances, il convient d'agir conformément au Dharma, comme le conseille la Précieuse Guirlande (Rinchen Phreng ba):
"Abstenez-vous d'alcool, adoptez de bons moyens d'existence, ne faites de mal à personne, offrez des dons avec humilité, ayez du respect envers les meilleurs (Bouddhas et Bodhisattvas), et ayez toujours de l'amour envers les inférieurs. Voici en bref ce qu'est le Dharma."
Parce que le bienfait tiré du seul désir de pratiquer le Dharma dès maintenant, est immense, il est bon de le dédier pour le bénéfice de tous les êtres vivants. En toute circonstance et grâce à une vigilance sans faille, il faut cultiver un fort renoncement à la roue de l'existence et adopter un comportement conforme au Dharma.
b) Les Enfers Chauds
"Le Retour à la Vie, les Lignes Noires, l'Ecrasement, les Hurlements, les Grands Hurlements, l'Enfer Brûlant, l'Enfer Extrêmement Brûlant et l'Infinie Souffrance."
 


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