terça-feira, 24 de julho de 2012

LANDRÉ 5

c) Les Avides Affectés Des Deux Sortes De Voiles
"Certains ont des flammes qui leur sortent par la bouche et ils avalent la nourriture de sable brûlant qui y tombe. Ils frappent le visage des autres, et ils boivent le pus qui s'échappe du goître mûr à leur gorge." (bShes sPring)
Outre les souffrances énumérées plus haut, sitôt qu'ils sont parvenus à avaler quelque vomissure, des flammes surgissent alors de leur bouche et de leur nez, leur arrachant des cris de douleur. Ils mangent du sable brûlant, se frappent les uns les autres pour de la nourriture et mangent le pus qui s'échappe du goître à leur gorge, en le prenant pour de la nourriture.
En outre, pour tous les Prétas, même la lune d'été est chaude et le soleil d'hiver froid. Quand par hasard, ils parviennent près d'un arbre portant des fruits ou près d'une rivière, ceux-ci s'assèchent dès que le désir d'en jouir leur vient à l'esprit.
"Chez les Prétas, même la lune est chaude en été et le soleil froid en hiver. Les arbres perdent leurs fruits et les rivières s'assèchent sous leur regard." (bShes sPring)
Quelle est la durée de vie chez les Prétas? Le texte du mDzod dit:
"Un mois équivaut à un jour et ils vivent cinq cents ans."
Un mois humain équivaut donc à un jour chez les Prétas et ils vivent cinq cents de leurs propres années, ce qui équivaut à peu près à quinze mille années humaines.
Quelle est la cause principale conduisant à une renaissance chez les Prétas? Elle est l'avarice due à un attachement excessif aux objets de désir.
"Le Bouddha enseigne que ces diverses souffrances d'une saveur commune subies par les Prétas, proviennent de l'avarice et de l'attachement des êtres." (bShes sPring)
Comment y réfléchir en détail? "Hélas, tel est le lieu où vivent les Prétas, telles sont leurs souffrances, telle est la durée de leur vie. Moi qui maintenant supporte mal la sensation de faim ou de soif même pendant une seule journée, comment pourrais-je soutenir une telle souffrance si sous l'effet de mes mauvais actes, je devais renaître au royaume de gShin rJe et subir ce tourment? Je ne puis être sûr d'éviter une telle renaissance. Au contraire, chaque jour qui passe et un nombre incalculable de fois, je tombe sous l'emprise de l'attachement et de l'avarice qui en sont la cause. Si je ne puis supporter cette souffrance, que ferais-je alors? Pour l'éviter, il me faut absolument mettre en pratique le saint Dharma authentique qui lui seul, me donne l'assurance d'échapper à une telle perspective."
3) LA SOUFFRANCE CHEZ LES ANIMAUX
"Ceux qui rejettent les vertus conduisant à l'apaisement, doivent chez les animaux, subir aussi toutes sortes de souffrances, comme de s'entretuer, de se déchirer, de se frapper, de s'entredévorer, etc..." (bShes sPring)
Il y a principalement trois sortes de royaumes animaux, ceux qui se trouvent dans les océans extérieurs, ceux qui vivent dans les ténèbres intercontinentales et ceux qui vivent dans les domaines des états supérieurs.
a) Ceux qui vivent dans les océans extérieurs:
Il est dit qu'il en existe une infinité d'espèces et de formes. Ils partagent une énorme stupidité et une ignorance qui les écrase comme une montagne. Il y a la souffrance que causent les monstres marins qui font une seule bouchée d'un grand nombre de plus petits animaux; celle que causent un grand nombre de petits animaux s'attaquant ensemble à un grand, en le transperçant et le dévorant peu à peu; il y a la souffrance infligée par les animaux comme les conques, aux crocodiles marins qu'elles transpercent et déchirent, les Nagas (sorte d'être à l'apparence de serpent) souffrent d'une pluie de sable brûlant et des attaques des Garoudas (sorte d'aigle). Tous souffrent de la cruauté et de mauvaises odeurs, de l'incertitude concernant leur habitat et leurs compagnons, de la crainte à la rencontre d'ennemis et de prédateurs, du froid en hiver et de la chaleur en été, de la chaleur le jour et du froid la nuit, etc... et de bien d'autres tourments indescriptibles.
b) Ceux qui habitent les ténèbres intercontinentales:
Outre les tourments décrits plus hauts, ils souffrent de l'obscurité qui ne leur permet même pas de distinguer les mouvements de leurs propres membres. Ils souffrent aussi de devoir se contenter pour seule nourriture de ce qui passe dans leur immédiate proximité.
c) En ce qui concerne la troisième catégorie de ceux qui vivent dans les états supérieurs:
Les animaux sauvages qui n'appartiennent à aucun maître, souffrent pourtant de se voir chasser pour leurs perles, leurs poils, leurs os, leur chair, leur peau, etc.., soit par d'autres animaux, soit encore par des hommes ou des non-humains. Ceux qui ont un maître doivent subir, en plus des souffrances décrites maintenant, le tourment de devoir peiner à la tâche, de se faire enchaîner, frapper et pour finir, tuer. Ils endurent ces souffrances et d'autres en nombre infini.
"Certains se font tuer pour leurs perles, leurs fourrures, leurs os, leur chair ou leur peau. D'autres, impuissants, sont attachés dans des chaînes et des entraves et doivent peiner à la tâche sous la crainte d'aiguillons métalliques." (bShes sPring)
Quelle est la durée de la vie dans ces royaumes?
"Certains vivent la durée d'un éon." (mDzod)
Bien que certains puissent vivre tout un éon, il en est d'autres qui ne vivent qu'un très bref instant.
La cause principale productrice des tourments animaux est la complète ignorance et le manque de discernement entre le bien et le mal. Il convient donc de se tourner vers la lumière de la doctrine qui est l'antidote de l'ignorance.
Comment réfléchir à cette situation? "Hélas, je sais quels sont les lieux où vivent les animaux, je sais quelles sont leurs souffrances, quelle est la durée de leur vie. Si maintenant, même un seul jour, il m'est pénible de devoir me préoccuper d'obtenir de quoi assurer ma subsistance, comment ferais-je pour supporter la condition animale si mon mauvais karma m'y conduit? Je ne puis pourtant être sûr d'échapper à une telle destinée et au contraire, je ne cesse d'accumuler les actes sous l'emprise de l'ignorance, qui est la cause d'une renaissance animale. Si un tel malheur s'abattait sur moi et que je ne puisse le supporter, que se passerait-il alors? Je dois à tout prix m'efforcer envers la pratique du saint Dharma, seul capable de prévenir le malheur d'une telle renaissance."
B- LA SOUFFRANCE DU CHANGEMENT
La réflexion sur cette souffrance permet de rejeter l'attachement.
On se trompe si l'on estime certain de trouver la souffrance au rendez-vous dans les trois mauvais états d'existence, mais que le bonheur au contraire nous attend dans les trois états supérieurs.
"Tous les plaisirs sont éphémères, sans aucun caractère de certitude, inconstants et changeants comme le rêve, comme le mirage, comme la cité de l'illusion, comme l'éclair et les bulles." (Sutra de rGya Cher Rol pa ou Lalitavistara Sutra)
Tout ce qui apparaît comme bonheur dans ce monde est éphémère, inconstant, sujet au changement et producteur d'illusion trompeuse pour celui qui se fait prendre.
Pour y réfléchir dans le détail, nous évoquerons d'abord la douleur du changement en général, puis la douleur du changement affectant l'humanité et enfin, la douleur du changement affectant les dieux et anti-dieux.
1) LA DOULEUR DU CHANGEMENT EN GÉNÉRAL
Même la condition d'Indra, le roi des dieux, est impermanente, car il se peut qu'il doive finalement revenir sur la terre. Même la condition de souverain universel chez les hommes est instable car un jour, peut-être renaitra-t-il comme humble serviteur dans la roue de l'existence. Même la condition du grand Brahma est instable et il peut renaître dans l'enfer de l'Infinie Souffrance. Il ne sert à rien de renaître comme fils des dieux, sous forme de déité solaire ou lunaire, car un jour, il se peut que l'on doive renaître dans les ténèbres intercontinentales. Quelque soit donc la condition enviable et heureuse obtenue dans les états supérieurs, on ne peut y arrêter son esprit car elle est essentiellement instable.
"Même Indra, digne des louanges et des prières du monde, peut retomber sur terre sous l'effet de son karma. Même le souverain universel peut redevenir un humble serviteur au sein de la roue..."
Bien que l'on obtienne la grande félicité de la satisfaction des désirs chez les dieux ou la félicité libre d'attachement de Brahma, à nouveau il faudra (peut-être) endurer les tourments incessants et brûler comme une bûche dans l'enfer de l'Infinie Souffrance. Même la lune et le soleil qui éclairent, de la lumière de leur propre corps, l'univers tout entier, peuvent un jour renaître dans de profondes ténèbres où ils ne distingueront même pas leurs propres mains." (bShes sPring)
"Si on réfléchit à la souffrance du changement, on comprend qu'Indra peut redevenir un être ordinaire, que le souverain universel peut redevenir serviteur, que le soleil et la lune peuvent devenir ténèbres. Bien que les êtres ordinaires croient à la vérité de ces paroles parce qu'elles sont paroles (des Bouddhas), ils ne peuvent eux-mêmes directement en constater le caractère fondé. Qu'ils regardent donc dans leur expérience du changement humain!" (Chants de rJe bTsun Rinpoche)
2) LA SOUFFRANCE DU CHANGEMENT CHEZ LES HUMAINS
"Ecartez-vous avec tristesse de la roue car elle est la source de toutes sortes de souffrances, telles que la séparation d'avec les objets désirés, la mort, la maladie, la vieillesse, etc... Ecoutez quels sont ces maux. Les pères deviennent des fils, les mères des épouses, les ennemis de chers amis, et le contraire également. Il n'y a aucun caractère de stabilité dans la roue de l'existence." (bShes sPring)
"Les hommes entourés trouvent la solitude, les tyrans ne sont plus obéis, les riches deviennent pauvres, et ainsi de suite à l'infini." (Chants de rJe bTsun Rinpoche Grags pa rGyal mTshan)
Si on examine la condition humaine, on la trouve sujette à tous les changements énumérés. Si on regarde tout près de soi, ses proches, ses voisins et ses compatriotes, on constate qu'aucun ne reste dans la même condition qu'avant et que nul n'échappe à la souffrance du changement. En outre, chacun est soumis, impuissant, aux mouvements des quatre grands fleuves de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, et en souffre. La naissance est souffrance de devoir passer au travers d'un étroit passage, la vieillesse est souffrance de la perte de la jeunesse, la maladie est souffrance de la perte de l'état de santé et la mort est souffrance de la perte de la vie.
a) La souffrance de la naissance
La naissance est la racine de toutes les souffrances et comme elle est elle-même le fruit de la loi de l'origine (de l'existence ou de la souffrance), elle est aussi souffrance de par sa nature propre. Si l'on considère la naissance dans une matrice, elle est affectée de toutes sortes de souffrances comme la sensation suffocante de mauvaises odeurs lorsqu'on y pénètre, la sensation d'être écrasé lorsque la mère se nourrit, la sensation de tomber dans un abîme lorsqu'elle se lève ou s'assoit, la sensation de chaleur ou de froid lorsqu'elle prend une nourriture trop chaude ou trop froide. Lors de la naissance proprement dite, on ressent la souffrance d'être tiré dans un trou et sitôt la naissance, on souffre comme si l'on tombait au milieu d'épines.
"Etant entré dans l'enfer de la matrice, on suffoque sous l'effet de terribles odeurs insupportables et on est plongé dans les profondes ténèbres d'un lieu étroit. Il faut endurer la douleur de devoir sans cesse demeurer le corps plié." (sLob sPring)
b) La souffrance de la vieillesse
"La vieillesse change une jolie forme en vilaine forme; en vieillissant, on perd ses forces, sa vigueur et son rayonnement; la vieillesse fait perdre la bonne mine et elle fait mourir. La vieillesse enlève le bonheur et produit la souffrance." (rGya Cher Rol pa)
Comment agit la vieillesse sur une forme agréable? Elle la change, la fait se plier et se tordre, elle blanchit les cheveux et rend chauve.
Comment se produit la perte de la force? En perdant sa force physique, on devient incapable de tout effort. Il faut s'appuyer sur un support pour se lever ou s'assoir. La voix perd aussi sa vigueur et se met à chevroter. Le discours que l'on marmonne perd sa clarté. L'esprit, en perdant ses forces, ne trouve plus plaisir à rien, on oublie aussitôt ce qui vient d'être dit ou d'être fait. On se trompe et fait des erreurs en tout, l'esprit confus.
On perd tout rayonnement: dans le passé, on était l'objet des louanges d'autrui et de leur respect mais maintenant on devient un objet de ridicule même pour les enfants. Nos propres enfants nous méprisent et toute l'autorité passée nous quitte. Le corps perd sa chaleur naturelle et le palais ne trouve plus de saveur agréable. La parole que l'on prononce ne trouve plus d'auditeurs pour y croire. On en vient à souhaiter la mort.
Comment se manifeste la perte de la bonne mine? Perdant peu à peu l'éclat du corps, il prend une teinte bleutée ou se met à pâlir; la bouche et le nez aussi pâlissent.
Comment la vieillesse entraîne-t-elle la mort? La vieillesse est la première des maladies mortelles. En nous écrasant, elle entraîne aussi avec elle toutes sortes d'autres maladies. La nourriture consommée ne peut être digérée. Respirant péniblement, la parole devient hachée et rauque. Parce que toute chose composée doit se défaire à son heure, on meurt même sans avoir de maladie particulière. Telle est la nature de cette longue vie à laquelle les êtres mondains aspirent tant et qu'ils tiennent pour le plus grand des bonheurs.
c) La souffrance de la maladie
Cette souffrance est aisément perceptible puisque c'est en tant que telle qu'est ressentie la maladie. Il est recommandé cependant d'examiner soigneusement la maladie lorsqu'elle apparaît pour soi ou pour autrui, afin de développer le détachement de l'existence. De manière commune, la maladie se manifeste par une douleur difficilement supportable, par la douleur d'examens ou de traitements brutaux, par la souffrance de devoir avaler des remèdes amers, par celle de ne pouvoir consommer ou boire ce que l'on désire, par celle de devoir au contraire faire ce qu'on ne désire pas. Il y a la souffrance de ne pas supporter la nourriture, quelle qu'elle soit, la souffrance, si on a passé le jour, de craindre ne pouvoir passer la nuit et le contraire, la souffrance à la crainte de ne pas guérir, la souffrance à la crainte de mourir, la souffrance à l'idée que ses richesses s'épuisent, la souffrance à l'idée que médecins et infirmiers vont vous abandonner, etc....
"Ces êtres qui souffrent de centaines de maladies, sont comme des Prétas humains." (sLob sPring)
d) La souffrance de la mort
Comme l'annonce le texte du sPyod 'Jug:
"Vous n'avez pas encore commencé ceci et vous êtes occupé à faire autre chose quand subitement le maître de la Mort s'annonce et détruit d'un coup tous vos espoirs. Le visage enflé de douleur, les yeux rougis et les larmes ruisselant sur leur visage, vos proches perdent espoir et vous affrontez la face des messagers de gShin rJe. Pensant à toutes vos fautes, vous vous affligez. Terrifié en entendant le son des enfers, vous souillez votre corps d'excréments et perdez l'esprit. Que faire alors?"
Vous ne vous êtes jamais préparé qu'à la perspective de vous installer dans cette vie pour longtemps et vous n'avez jamais songé que la mort viendrait. Lorsque la maladie mortelle vous frappe, aucune prière ou aucun rituel ne peuvent vous aider, les remèdes et traitements demeurent sans effet. Vous savez votre mort certaine mais vous refusez cette pensée. Vous cherchez en vain un moyen d'y échapper et les messagers de gShin rJe vous effraient. Vous vous rappelez toutes les fautes commises, la douleur de la maladie vous étreint. C'est la dernière fois que vous êtes couché dans ce lit, la dernière fois que vos proches vous entourent, la dernière fois que vous parlez, c'est la dernière bouchée de nourriture que vous avalez à la cuillère, la dernière goutte d'eau que vous buvez. Vous ne pouvez plus rester dans la maison que vous avez construite, ne pouvez emporter aucune de vos richesses avec vous, ne pouvez emmener aucun des êtres aimés avec vous. Bien que dans l'ignorance de votre prochaine destination, vous devez pourtant tout laisser derrière vous et vous diriger tout seul vers une terre inconnue et solitaire. Telles sont quelques unes des souffrances infinies de la mort.
C'est ainsi que nul homme n'échappe aux souffrances causées par le changement et les quatre grands fleuves de la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort.
"La maladie vient, détruisant l'état de santé; la vieillesse vient, détruisant la jeunesse; l'affaiblissement vient, détruisant toute réussite; la mort vient, détruisant la vie." (Sutra)
Il y a aussi la souffrance de ne pouvoir conserver ses richesses. Préoccupé par ce souci, le jour, on ne peut se détendre un moment et la nuit, on ne peut dormir. Si on les perd, alors il faut se faire le serviteur d'autrui. Tous les autres sont considérés comme des ennemis. Plus que tout autre, on se méfie de ses chefs et de ses proches car ils vous dépouillent de ces richesses par autorité ou par ruse. On peut même perdre sa vie pour sauver ses richesses. Telles sont quelques unes parmi beaucoup d'autres, des souffrances subies dans cette situation.
Ceux qui sont privés de richesses souffrent vainement pour en obtenir. Les pauvres n'ont pas de quoi manger le petit déjeuner le matin et le soir, ils sont aussi dépourvus. Les étoiles sont leur coiffe et le givre leur tient lieu de souliers, leurs mollets sont leurs seuls coursiers et ils sont impuissants comme des animaux à qui l'on a passé un anneau dans le nez. Leurs mollets servent de pâture aux chiens tandis que leur visage est offert aux hommes. Bien qu'ils mendient, supplient ou s'efforcent de diverses manières, ils ne trouvent rien à manger le jour, et la nuit, n'ont rien pour se couvrir. Même si au prix de grands efforts, ils parviennent à amasser quelque bien, ils n'ont pas le loisir d'en profiter car ils le perdent au profit des collecteurs de taxes ou le dépensent dans les services de transport qu'ils doivent rendre aux puissants.
Il y a aussi la souffrance ou la crainte de rencontrer un ennemi détesté, la souffrance ou la crainte d'être séparé d'un proche ou d'un ami aimé, la souffrance de ne pas voir se réaliser ses espoirs. Les grands souffrent plus de douleurs morales et les petits, plus de douleurs physiques. Il y a la souffrance de la difficulté à contrôler le grossier esprit humain, la souffrance de se voir rejeter par ses proches si l'on se rapproche de ses ennemis et la souffrance de se voir attaquer par l'ennemi si l'on s'entend avec ses proches, etc... toutes sortes de souffrances indicibles.
En résumé, les six sortes de souffrances affectant les divers états d'existence, sont éprouvées dans l'état humain.
3) LA SOUFFRANCE DES DIEUX ET DES ANTI-DIEUX
L'état d'anti-dieu n'est pas non plus un état heureux.
"Les anti-dieux détestent naturellement la richesse des dieux et endurent une immense souffrance morale. Bien qu'intelligents, ils ne voient pas la vérité à cause du voile de leurs obscurcissements." (bShes sPring)
Les anti-dieux, sous l'empire de la jalousie qu'ils éprouvent naturellement à l'égard des richesses que possèdent les dieux, portent toujours armes et armure, sont toujours prêts à se quereller, à se battre et à en découdre avec les dieux. Ni leur corps, ni leur esprit ne trouvent un instant de repos. Malgré tous ces efforts, les dieux dont le mérite est bien plus grand, sortent toujours vainqueurs. Ils leur tranchent le corps, leur infligeant aussi une immense souffrance morale. Lorsqu'ils finissent par mourir, le fruit des mauvais actes qu'ils ont commis sous l'empire de la haine et de la jalousie, les conduit à la douleur d'une renaissance dans les mauvais états.
Quant aux dieux de la sphère du désir, lorsqu'apparaissent pour eux les cinq signes de la mort et les cinq signes de l'approche de celle-ci, la souffrance morale qu'ils endurent est infiniment plus grande encore que la souffrance physique subie dans les enfers.
"Même dans les états supérieurs chez les dieux jouissant d'une grande félicité, la douleur à l'approche de la mort est plus grande que celle (des enfers). C'est pourquoi les personnes bien avisées ne doivent pas aspirer aux états supérieurs éphémères." (bShes sPring)
Quels sont les cinq signes de la mort?
Le même texte les décrit ainsi:
"Les couleurs corporelles se dégradent, on ne trouve plus son siège plaisant, les colliers de fleurs se fanent, les vêtements prennent une mauvaise odeur et le corps est touché d'une transpiration inconnue jusque là. Tels sont les cinq signes indiquant la mort dans les états supérieurs."
Les cinq signes de l'approche de la mort sont les suivants:
"La luminosité du corps diminue, lors des bains, l'eau colle au corps, les vêtements et les ornements émettent des sons déplaisants, les yeux cillent et bien que d'une nature remuante, ils s'attachent à un seul endroit." (Sutra de Drang Srong rGyas pas Zhus pa ou Rishivyasa Paripriccha Sutra)
A la manifestation de ces signes, les amis, dégoûtés, et même les proches vous rejettent. Ils vous lancent de loin une fleur mais n'osent s'approcher. A cet instant, on comprend alors que la mort est proche et on fait l'examen de ses trois vies (la précédente, la présente et la prochaine). Parce que, dans le passé et sous l'empire d'une forte attirance envers les objets de plaisir, on s'est laissé aller à en jouir sans souci du lendemain, on comprend que l'on va maintenant renaître dans les mauvais états et on tressaille de douleur comme le poisson qui bondit de douleur lorsqu'il est jeté sur du sable chaud. On meurt alors et on renaît dans les mauvais états où il faut subir toutes sortes de tourments.
"La douleur qu'éprouvent les dieux lors de la mort est plus de seize fois supérieure à celle qu'endurent les êtres dans l'enfer de l'Infinie Souffrance." (Dran pa Nyer gZhag)
Le Sutra continue:
"Hélas, ô chars et bosquets,
Hélas, ô paisibles cours d'eau,
Hélas, ô dieux bien-aimés! "
Se lamentant ainsi, ils tombent vers les abîmes."

En ce qui concerne les dieux de la sphère de la Forme et de la sphère du Sans-forme, ils n'ont pas à endurer une telle souffrance. Cependant, comme un oiseau qui sitôt pris son envol retomberait à terre, les bienfaits de leurs vertus mondaines viennent à expirer. Alors, à cause d'un esprit trompé par des vues fausses, ils tombent plus bas. Renaissant dans les mauvais états, ils doivent y endurer de terribles tourments.
"Si ceux qui quittent les royaumes des dieux à leur mort, ont épuisé toutes leurs vertus karmiques, ils devront alors renaître, impuissants, chez les animaux, les Prétas ou les enfers." (bShes sPring)
On pourra alors s'interroger: N'est-il pas dit que les dieux des sphères supérieures jouissent du Samadhi de l'apaisement? Quelle peut donc être la cause les conduisant à une renaissance dans les mauvais états? Bien que ces dieux demeurent longuement dans ce Samadhi qu'ils prennent pour la libération ou le chemin de la libération, il arrive un moment où expire le bienfait de ce Samadhi. Au sortir de cet état, ils s'interrogent: "J'ai passé toutes ces années totalement absorbé dans ce Samadhi. Malgré cela, si je n'ai pu échapper aux trois Sphères, c'est que ce qu'on appelle libération du monde n'est qu'un mensonge." La vue fausse qui aveugle alors leur esprit détruit toutes leurs racines de vertu et les conduit à une renaissance dans les mauvais états.
"Les êtres aveuglés par l'ignorance, qui tournent le dos à ta doctrine, même s'ils ont atteint les sommets de l'existence, retomberont dans les souffrances de celle-ci." (Lan mi Lon par bStod pa)
"Même s'il agit et pratique correctement, celui qui entretient des vues fausses en récoltera abondamment les fruits." (bShes sPring)
Comment réfléchir en détail à ceci? Hélas, j'ai tenu les états supérieurs comme des lieux de grand bonheur et j'ai aspiré à ces états. Quelle stupide erreur due à un défaut d'examen sérieux. Cette apparence de bonheur ne dure qu'un court instant. Il est essentiellement sujet au changement, inconsistant et dépourvu de tout fondement durable. Il n'est que trompeuse apparence. N'ai-je pas été plus fou que les fous de croire vraiment à la réalité d'un tel bonheur et de m'efforcer, au prix de grands efforts afin d'y parvenir, de me conformer aux pratiques d'acceptation (de la vertu) et de rejet (du mal) concernant ces illusions? Je comprends maintenant quelles sont les conditions que doivent affronter les plus grands parmi tous les royaumes supérieurs, tels que Brahma, Indra, le souverain universel, le soleil, la lune, etc... Je sais ce que doivent vivre même les plus heureux parmi les hommes, qu'aucun n'échappe aux souffrances de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, telles que nous les avons décrites. Je sais les tourments endurés par ceux qui sont dans la misère, les craintes de rencontrer (un ennemi), d'être séparé (d'un ami) ou de ne pouvoir réaliser ses souhaits. Je connais les conditions affectant la vie chez les anti-dieux, les dieux du désir, de la forme et du sans-forme. Hélas, quel est l'homme avisé qui pourrait aspirer à un tel semblant de bonheur dans la roue? L'univers des états supérieurs est en réalité semblable au pays des Ogres, qui amène la destruction pour quiconque y aspire et s'y attache. Il convient d'en écarter tout désir de son esprit, comme l'oiseau qui se détache à jamais de la forêt brûlée par le feu, ou le canard qui évite le lac pris dans les glaces. Du fond du coeur, je dois maintenant me consacrer à la pratique du saint Dharma capable de me libérer de la roue de l'existence.
 
 
 

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