3) Comment éviter ces actes?
"Comme l'accomplissement de mauvais actes n'apporte que la souffrance
des mauvais états d'existence ou bien toutes sortes de conditions
défavorables au sein des états supérieurs, dût-il
m'en coûter la vie, j'éviterai désormais de commettre
des fautes." C'est ainsi qu'il faut réfléchir. Le sPyod 'Jug
dit:
"Des non-vertus surgit la souffrance. Jour et nuit, la seule pensée
qui devrait nous occuper est de savoir comment se libérer (de ces
fautes)."
Accumuler des fautes alors qu'on a obtenu une incarnation munie de toutes
les conditions favorables (à la pratique), est encore plus stupide
qu'utiliser un précieux récipient d'or serti de pierres précieuses,
pour vider des vomissures et autres impuretés.
"Il est encore plus stupide de mal agir alors qu'on a obtenu une incarnation
humaine, qu'il ne serait stupide de se servir d'un récipient d'or
serti de pierres précieuses pour vider des vomissures." (bShes sPring)
Si l'on croit vrai que commettre intensivement des actes non-vertueux,
conduit dans les mauvais états de renaissance, mais que l'accomplissement
de petites fautes ne saurait conduire à un tel résultat,
on s'illusionne. On rapporte l'histoire d'une nonne qui avait appelé
ses compagnes des "chiennes" et qui dut renaître elle-même
chienne durant cinq cents existences. Il y a aussi cette histoire d'un
roi qui faisait habituellement offrande à de nombreux Pratyeka Bouddhas.
L'un d'entre eux avait le dos tout courbé. Alors qu'il était
absent, une des filles du roi avait signifié son absence en imitant
sa posture et elle était plus tard renée plusieurs fois le
dos courbé. Il est dit également dans le Sutra de Nges pa
Dang ma Nges pa la 'Jug pa'i Phyag rGya (Niyata aniyata gati mudra avatara
sutra):
"Regarder de travers et avec irrespect un Bodhisattva, est une faute
plus grave encore que d'arracher les yeux de tous les hommes du Dzambuling
et de dérober tous leurs biens."
Il est dit aussi:
"Si on se met en colère une fois contre un Bodhisattva, il faudra
endurer la souffrance des enfers durant autant d'éons que de secondes
se sont écoulées dans cet accès de colère."
Le sPyod 'Jug dit:
"Le Bouddha a déclaré que si l'on développe une
mauvaise pensée à l'égard d'un tel donateur Bodhisattva,
on devra alors demeurer dans les enfers autant d'éons que d'unités
de temps dont a persisté cette mauvaise pensée."
Comme on ne sait pas toujours distinguer qui est un Bodhisattva, il
convient de surveiller la façon dont on se comporte. Le sPyod 'Jug
dit:
"Si la faute de quelques secondes peut vous conduire dans les enfers
durant des éons, il n'est pas besoin de préciser que les
fautes accumulées durant des existences sans nombre, ne vous conduiront
pas vers les états heureux d'existence."
"Ne traitez pas les petites fautes par le mépris en pensant qu'elles
ne sauraient vous nuire. La plus infime étincelle peut enflammer
une montagne d'herbe." ('Dul ba Lung)
En résumé, depuis des existences sans commencement jusqu'à
maintenant, il ne s'est pas passé un seul jour sans que vous n'accumuliez
des fautes. Le poids de leur maturation ne sera pas supporté par
un autre que vous-même. Il faut donc tout d'abord vous efforcer d'éviter
toute faute, mais s'il arrive que vous en commettiez, il faut aussitôt
la confesser dans un esprit d'intense regret, et prendre la ferme résolution
de ne pas la renouveler. Il est dit dans un Sutra:
"Il y a deux catégories de personnes saintes, celles qui évitent
les fautes et celles qui les confessent après les avoir commises."
La confession en effet est capable de purifier les actes commis. Il
est dit dans le bShes sPring:
"Celui qui dans le passé, s'est montré insouciant, et
qui, plus tard, devient vigilant et conscient, sera aussi beau que la lune
sans nuages, tout comme dGa' bo, Sor Phreng, mThong lDan et bDe bZhin (Ananda,
Angulimala, Ajatashatru et Udayana)."
Le jeune cousin (du Bouddha) Ananda était dominé par sa
passion des femmes, Angulimala avait tué un grand nombre d'hommes;
pourtant, tous deux, étudiant la doctrine, devinrent des Arahat
(tib. dGra bCom pa). Ajatashatru (tib. mThong lDan ou Ma sKyes dGra) qui
avait tué son père, un roi religieux et Udayana, qui avait
tué sa mère, purent ainsi se libérer rapidement du
fruit de leur faute, en s'appuyant sur la doctrine des Sugatas.
B- PRODUIRE LE DESIR DE PRATIQUER LA VERTU PAR L'EXAMEN DES FRUITS QU'ELLE
ENGENDRE
Comme tout à l'heure, ce sujet comporte trois développements:
premièrement, la réflexion sur les actes vertueux, deuxièmement,
la réflexion sur les fruits qu'ils engendrent, et, troisièmement,
la réflexion sur leur accomplissement.
1) Les actes vertueux
A ce sujet, il est dit dans le Rin Chen Phreng ba:
"Tout ce qui naît d'un esprit libre d'attachement, de haine et
d'ignorance, est vertu."
Il s'agit donc de tous les actes accomplis au moyen des trois portes,
dans un esprit libre d'attachement à soi-même et à
son propre clan, libre d'hostilité envers les autres, et empreint
de sagesse sans trace d'ignorance envers la loi de rétribution des
actes. De même que toutes les feuilles, les fleurs et les fruits
issus d'une racine médicinale, portent également ces mêmes
propriétés, de même, tous les actes induits par cette
triple motivation (absente des trois poisons), s'appellent des actes vertueux.
Si l'on en établit le détail, il s'agit des trois actes du
corps dont le rejet de l'acte de tuer, etc..., les quatre actes de la parole
dont le rejet du mensonge, etc...., et les trois actes de l'esprit dont
le rejet de l'envie, etc..., en tout, dix actes.
Quelle est leur essence respective? Il s'agit du serment fait d'un esprit
libre des trois poisons, de renoncer à tuer, de renoncer au mensonge,
etc..., donc de renoncer à l'ensemble des dix non-vertus. Ainsi,
les actes vertueux sont-ils le fait de celui dont l'esprit formule le voeu
de renoncer aux dix non-vertus.
2) Les fruits qu'ils engendrent:
il est dit dans le Rin Chen Phreng ba:
"La vertu engendre l'obtention des états heureux de renaissance
ainsi que le bonheur dans toutes les existences."
Chacune de ces dix vertus porte également un fruit de la maturation,
un fruit en accord avec sa cause, et un fruit de la propriété.
En ce qui concerne le fruit de la maturation, tous apportent le bonheur
des états supérieurs. Le même texte dit encore:
"Ce Dharma libère de la perspective des enfers, des Prétas
et des animaux. Il apporte la royauté, la gloire et le bonheur au
sein de l'humanité ou chez les dieux."
Si l'on pratique intensivement la vertu, une renaissance divine en sera
le fruit; de manière moyenne, ce sera une renaissance chez les anti-dieux,
et de manière restreinte, une renaissance humaine. Si l'on objecte
alors que, lors des commentaires concernant la difficulté de l'obtention
d'une incarnation munie de toutes les conditions favorables (à la
pratique), on a dit que l'incarnation humaine était la meilleure
de toutes, c'est vrai du point de vue de la meilleure incarnation possible
pour la pratique du Dharma. Maintenant, il s'agit d'expliquer quels sont
les bons et les mauvais fruits des actes commis dans les existences passées,
et ces deux points de vue sont différents.
En ce qui concerne le fruit en accord avec sa cause, en tant qu'expérience,
il est une vie longue pour l'abandon de l'acte de tuer, une richesse abondante
pour le rejet du vol, et ainsi de suite pour les autres vertus qui produisent
donc des fruits contraires aux fruits engendrés par les non-vertus
précédemment décrites. Le Rin Chen Phreng ba dit:
"Les fruits décrits comme étant le résultat des
actes dits non-vertueux, sont exactement le contraire des fruits de la
vertu."
En ce qui concerne le fruit en accord avec sa cause, en tant que tendance
à la reproduire, il est une répulsion à tuer, et ainsi
de suite pour les dix actes.
Le fruit de la propriété se manifeste par une naissance
dans un pays à la grande beauté, soit les dix fruits opposés
à ceux précédemment décrits.
"Le mérite accumulé grâce à la vertu volontairement
accomplie, vous fera honneur partout où que vous alliez." (sPyod
'Jug)
Il faut ajouter que si de tels actes vertueux ont pour préliminaire
la pensée d'éveil, pour support à leur accomplissement,
la sagesse qui perçoit la vacuité et pour conclusion, la
dédicace (du mérite pour le bien d'autrui), ils seront alors
la cause de la libération et de l'omniscience.
3) Comment réfléchir à leur accomplissement?
"Puisque ces actes procurent tant de bienfaits, je m'efforcerai donc
envers la vertu sans jamais négliger les plus petites d'entre elles."
Le sPyod 'Jug dit encore:
"Il est donc bien d'amasser les vertus et de les pratiquer avec dévotion.
Grâce au rituel de la Bannière de Victoire du Dorjé
(c.à.d. la pratique victorieuse du Vajrayana), méditez avec
confiance et assurance en vous."
Pour autant que l'on se demande si de telles vertus infimes produisent
un résultat quelconque, la réponse est positive. Il est dit
dans le 'Dul ba Lung:
"Ne méprisez pas les petites vertus en pensant qu'elles sont
inutiles, car c'est l'accumulation de petites gouttes d'eau qui emplit
peu à peu un grand récipient."
Comment évaluer le poids des fautes et des vertus? Il faut considérer
leur durée dans le temps: la vertu ou la faute que l'on accomplit
en ayant promis de toujours le faire, ou que l'on accomplit toujours même
sans avoir rien promis, porte un poids plus lourd. Celle que l'on accomplit
de manière soudaine et en réaction à des circonstances
particulières, a moins de poids.
La motivation est aussi à prendre en compte: l'acte qu'on accomplit
dans un violent désir et qui réunit les trois parties, la
préparatoire, celle de l'acte lui-même et sa conclusion, est
appelé "acte provenant d'un désir de son accomplissement",
et porte une grande force. Quant aux actes que l'on accomplit contre sa
volonté parce que par exemple, il faut obéir à un
puissant souverain ne tolérant pas la désobéissance
et qui sont dits "actes provenant d'un esprit d'obéissance", de
même que les actes commis sous l'effet de la prière de proches
auxquels on ne peut résister, et qu'on dit "actes provenant de la
supplication", ces deux sortes d'actes sont de moindre force. La finalité
de l'acte importe aussi: les actes commis d'un esprit accroché à
des vues fausses, comme les sacrifices d'êtres vivants dans le but
d'atteindre la libération par exemple, portent une grande force,
tandis que ceux commis dans un esprit de jeu ou d'amusement enfantin et
qui sont accomplis dans l'ignorance, portent peu de poids.
Le point de vue de l'antidote (c.à.d. la présence ou l'absence
du sentiment contraire) importe également: quelle que soit l'action
vertueuse ou mauvaise accomplie, si elle n'entraîne aucun regret,
que l'on demeure satisfait et réjoui de l'avoir commise, et qu'on
la tienne cachée d'autrui, elle porte une grande force. Celle qui
n'a pas ces caractéristiques, porte moins de force. Ainsi, il est
important de ne pas se vanter devant autrui, de ses propres vertus, tandis
que si l'on a commis une faute, il est important, par contre, de ne pas
demeurer l'esprit satisfait; il faut dire à autrui qu'on a commis
telle et telle faute et la confesser avec un regret intense.
"Après avoir accompli des actes me conduisant aux enfers, comment
pourrais-je rester l'esprit en paix?" (sPyod 'Jug)
L'objet visé par l'action doit aussi être pris en compte:
ainsi, l'acte vertueux ou mauvais qu'on accomplit à l'égard
des champs de vertu que sont le Lama, les trois précieux joyaux,
les abbés et les instructeurs du Dharma, portent une grande force.
Celui qu'on accomplit à l'égard des êtres ordinaires
a moins de poids. Les actes commis à l'égard des objets de
respect que sont les parents, les aînés ou ceux envers lesquels
on a une dette de gratitude, portent plus de force; les autres en ont moins.
Si l'on fait du bien ou du mal à ceux qui sont objet de compassion,
tels les malades, les faibles, ceux qui souffrent et ceux qui nous font
confiance, le poids de cet acte sera plus grand. Pour les autres, il sera
plus faible. Le bShes sPring dit:
"Les vertus et non-vertus accomplies dans la présence des cinq
facteurs de la constance, du désir, de l'absence d'antidote, de
la qualité de l'objet et de sa prééminence, portent
une grande force. Il vaut mieux s'efforcer de réaliser le bonheur."
Les deux facteurs les plus importants sont ceux du champ et de la motivation.
Il est dit dans le mDzod:
"Les actes marqués du champ et de la motivation sont actes aux
résultats visibles."
Quant aux actes commis de manière indiscutable, mais dont les
deux autres parties constituantes, la partie préparatoire et la
conclusion, sont absentes, ce sont des actes accomplis mais néanmoins
non porteurs de karma. En conséquence, il n'est pas certain qu'on
endurera le fruit de leur maturation. Quant à ceux qui ne sont pas
vraiment commis, mais dont les deux autres parties, la préparation
et la conclusion, sont désirées par l'esprit, et dont on
se réjouit de voir autrui les commettre, que ce soit des vertus
ou des fautes, ce sont là des actes non commis mais néanmoins
porteurs de karma. Le fruit de leur maturation devra donc certainement
être supporté.
Du point de vue du nombre des auteurs aussi, si un acte est commis par
un grand nombre de personnes en harmonie d'esprit, il aura plus de force.
Commis par un seul ou de manière isolée, il en aura moins.
Ainsi, si une grande assemblée de moines récite ensemble
un Sutra une seule fois, il est dit que le mérite est multiplié
par le nombre de tous les récitants. Si on le récite tout
seul une seule fois, on n'obtiendra que le bienfait d'une seule récitation.
De la même manière, si cent hommes se mettent d'accord pour
tuer une personne, chacun devra personnellement porter la faute d'avoir
tué une personne et la faute sera donc plus lourde. Si un homme
seul, sans concertation avec quiconque, en tue un autre, la faute sera
plus légère.
Du point de vue du lieu où est commis la faute, s'il s'agit d'un
temple ou auprès des supports des trois joyaux (images ou statues),
ou encore un endroit où se trouvent le Lama et la communauté,
du point de vue du moment, s'il s'agit des quatre jours fastes de la partie
déclinante ou montante de la lune (c.à.d. des deux moitiés
du mois), ou lors des jours de célébration du Bouddha, ou
lors des jours anniversaires des grands maîtres, etc..., dans toutes
ces circonstances, les actes vertueux ou non-vertueux ont plus de poids;
autrement, ils en ont moins.
Du point de vue de l'auteur, les fautes ou vertus commises par un moine
ou tout autre ayant formulé des voeux de discipline, ont un poids
plus lourd que celles commises par ceux qui n'ont fait aucun voeu ou qui
sont de simples chefs de famille. Un Sutra déclare:
"Plus grand que le mérite rassemblé par un Bodhisattva
chef de famille en offrant à un Stupa des Tathagatas des lampes
à beurre emplissant tout l'Univers des Trois Mille, est le mérite
rassemblé par un Bodhisattva moine qui offrirait quelques mèches
trempées dans l'huile pour éclairer le vestibule d'un temple
où se trouverait un Stupa des Tathagatas."
De la même façon, il y a des fautes très lourdes
qui affectent plus spécialement les moines: ce sont les "quatre
dharmas qui projettent dans les mauvais états à la vitesse
de la flèche", les "quatre dharmas qui y conduisent rapidement"
et les "quatre dharmas qui en bloquent toute sortie".
En ce qui concerne le premier de ces trois groupes de quatre, et résumant
ce qu'en dit le Sutra de Byams pa Senge sGra (Maitreya Simhanada Sutra),
il s'agit de:
"Pour ceux qui ont rompu leur discipline, faire usage des objets offerts
avec foi; transgresser allègrement les règles alors qu'on
les connaît; s'associer un jour entier avec des transgresseurs; détester
la bonne fortune des autres; tels sont les quatre dharmas qui projettent
dans les enfers à la vitesse de la flèche."
En ce qui concerne le deuxième groupe, voici ce qu'en dit en
substance le sPyod 'Jug:
"S'enorgueillir de ses possessions et honneurs, s'enorgueillir de beaucoup
d'étude, s'enorgueillir de son accomplissement dans la discipline
éthique, et s'enorgueillir d'avoir beaucoup d'amis donateurs, tels
sont les quatre dharmas qui conduisent rapidement aux enfers."
Quant au troisième groupe, voici le résumé de ce
qu'en disent le Sutra de lTung ba sDe lNga'i lCi yang bStan pa et les autres:
"Demeurer souillé des transgressions racines, dire du mal d'un
Bodhisattva, avoir de mauvais sentiments à l'égard du saint
Dharma, et entretenir des vues fausses, tels sont les quatre dharmas qui
préviennent toute sortie des enfers."
Les citations à ce sujet étant extrêmement abondantes,
de peur que ce ne soit trop long, nous n'en avons noté que quelques
unes.
Du point de vue de l'impulsion dominante, les actes commis sous l'emprise
de la haine-agressivité sont plus lourds que les autres. Il est
dit dans le Sutra de Nye ba 'Khor Gyis Zhu pa (Upali paripriccha sutra):
"Plus lourde que les fautes commises durant cent mille éons par
un Bodhisattva entré dans le Grand Véhicule, sous l'emprise
du désir, est la faute de la haine commise une seule fois contre
n'importe quel être vivant."
De la même façon, il est dit aussi que l'acte de colère
envers un être particulièrement éminent, commis dans
l'espace d'une seconde, détruit en un instant toutes les vertus
accumulées durant des centaines et des milliers d'éons. Ainsi,
le sPyod 'Jug annonce-t-il:
"Les vertus accumulées durant mille éons..."
Le 'Jug pa (Madhyamakavatara) dit:
"Les vertus du don et de la moralité accumulées durant
cent éons, sont détruites en une seule seconde. Il n'y a
pas de plus grande faute que les actes d'impatience."
Du point de vue du but, les actes vertueux ou mauvais commis dans un
but lié à autrui, ont plus de poids que ceux commis dans
un but uniquement personnel. Ainsi, même si l'on accomplit une faute
dans l'intérêt d'autrui, la maturation de l'acte se produira
pour son auteur et les autres n'en prendront pas leur part.
"Ne commettez aucune faute dans l'intérêt d'un Brahmane,
d'un moine, d'un dieu, d'un hôte, d'un père, d'une mère,
d'un enfant, d'une épouse ou d'un membre de votre entourage, car
personne ne partagera avec vous le fruit de la maturation dans les enfers."
(bShes sPring)
"Dans cette courte vie, on voit passer beaucoup d'amis et d'autres qui
ne sont pas des amis, mais les fautes qu'on a commises pour eux ou envers
eux, ne s'épuisent pas, elles, et restent devant soi." (sPyod 'Jug)
En bref, il convient de mesurer la plupart des vertus et des fautes,
grâce au critère principal de l'impulsion dominante, plus
importante encore que l'essence de l'acte lui-même. Par exemple,
il en est comme de l'acte du capitaine habile qui tua Mi Nag mDung Thung
Can (afin d'éviter la mort d'un plus grand nombre d'hommes). Bien
que l'acte lui-même apparaisse comme une non-vertu, comme sa motivation
est extrêmement noble, la vertu ainsi acquise équivaut au
mérite accumulé au cours de nombreux éons. Le seigneur
Sakya Pandita dit:
"Si, d'un esprit entièrement occupé du bien des autres,
on commet même les quatre fautes les plus lourdes (pour un moine,
les quatre fautes les plus lourdes sont de tuer, de voler, d'avoir des
relations sexuelles et de mentir, car ces fautes lui font perdre ses voeux),
cette attitude qui demeure une faute pour les Auditeurs (le Petit Véhicule)
constitue, par contre, une grande vertu pour les Bodhisattvas."
De la même manière, l'attitude qui consisterait à
s'appliquer à la pratique de la vertu du corps, de la parole et
de l'esprit, dans le but de s'attirer la confiance d'autrui afin de gagner
honneurs et offrandes pour soi-même, pourrait apparaître dans
l'instant comme une vertu, mais ne serait en réalité qu'une
non-vertu et une telle attitude est connue comme un détournement.
Elle est comparable au comportement d'un chasseur qui partirait à
la chasse en ayant revêtu les habits monastiques, ou à celui
d'un charlatan qui chercherait à vendre de la chair d'âne
en présentant au client la queue d'un cerf. Le seigneur Sakya Pandita
dit aussi:
"Comme un marchand qui ne parviendrait pas à vendre sa viande
d'âne s'il ne présentait la queue d'un cerf, de la même
façon, celui qui ne montrerait pas une attitude vertueuse ne parviendrait
pas à tromper par ses vues erronées."
C'est ainsi que la racine de toute faute ou vertu dépendant de
l'esprit de non-vertu ou de vertu qui guide l'action, il convient de s'efforcer
constamment à la vertu.
"O vous qui ne craignez rien, à quoi bon en dire plus? Le sens
de l'instruction essentielle bénéfique est celui-ci; maîtrisez
votre esprit car le Bhagavan a justement dit que l'esprit était
la racine de toute activité." (bShes sPring)
"Celui qui désire garder la discipline éthique, devra
fermement contrôler son esprit. Si on ne contrôle pas l'esprit,
comment pourrait-on maintenir une discipline quelconque? Un éléphant
sauvage et fou ne pourrait faire autant de mal que l'éléphant
du mental lâché sans contrôle et qui conduit au pire
des enfers. Si l'on attache fermement l'éléphant de l'esprit
par les liens de la vigilance constante, tous les risques de destruction
disparaissent et toutes les vertus viennent à vous." (sPyod 'Jug)
C- TRANSFORMER LES ACTES NEUTRES EN VERTUS PAR LA REFLEXION
Cette réflexion sera menée par l'énoncé
de trois points: réfléchir à ce qu'ils sont, deuxièmement,
réfléchir qu'ils sont dépourvus de fruit et, troisièmement,
les transformer en vertus.
1) Ce qu'ils sont:
Ce qu'on nomme des actes neutres ne sont ni des vertus ni des fautes.
Il s'agit des actes de se déplacer, de dormir, de s'assoir, etc...
c'est à dire des actes requis par la vie quotidienne. Il s'agit
donc des actes du corps, de la parole et de l'esprit qui ne sont motivés
ni par les trois poisons des mauvaises pulsions décrites plus haut,
ni par leurs contraires.
quinta-feira, 6 de setembro de 2012
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